"Love", de l'art ou du cochon ? Gaspar Noé répond (VIDEO)
Après avoir agité le Festival de Cannes (où il fut présenté hors-compétition en séance spéciale de minuit), Love fait le buzz dans la presse et sur les réseaux sociaux depuis sa sortie sur les écrans le 15 juillet.
Le film de Gaspar Noé raconte l'histoire d'amour d'un jeune couple et sa rencontre avec une jeune femme, et filme en 3D des scènes d'amour et de sexe, dont certaines "non simulées". Le film est interdit aux moins de 16 ans dans les salles.
Dans l'ensemble, la presse a accueilli favorablement le film, et son réalisateur se défend d'avoir voulu jouer les provocateurs. "Pendant des années, j'ai rêvé de faire un film qui reproduise au mieux la passion amoureuse d'un jeune couple dans tous ses excès physiques et émotionnels", explique-t-il dans le dossier de presse du film. "Une sorte d'amour fou, comme la quintessence de ce que mes amis ou moi-même avons pu vivre. Un mélodrame contemporain qui intègre de multiples scènes d'amour, et dépasse le clivage ridicule qui fait qu'un film normal ne doit pas montrer des séquences trop érotiques alors que tout le monde adore faire l'amour".
Gaspar Noé a multiplié les interviews, ces derniers jours, pour expliquer que son film n'était pas pornographique. "J’associe ce mot à un genre cinématographique. Mais quand un homme et une femme ou deux partenaires du même sexe font l’amour, ils font l’amour, ils ne sont pas en train de faire du porno!", a-t-il ainsi déclaré à l'hebdomadaire Gala. "Je ne trouve pas que l’acte amoureux soit plus dégradant qu’autre chose. Je ne trouve pas que le triangle pubien d’une femme soit plus moche qu’une aisselle par exemple! Au contraire, c’est bien plus fascinant!"
Dans une autre interview au mensuel Première, le réalisateur explique qu'il y a dans son film "une majorité de scènes simulées, pour des raisons simples: quand on filme des gens en gros plan, on ne leur demande pas de faire l’amour; quand ils sont en plans larges ou de dos, même chose. Le problème, c’est qu’à partir du moment où quelque chose paraît explicite, dans l’esprit des spectateurs tout est vrai. (…) En quoi les images de mon film, plus douces et sentimentales que tout ce qu’on peut voir sur des sites porno accessibles, peuvent-elles heurter la sensibilité d’un ado de plus de 16 ans?"
Gaspar Noé a choisi trois acteurs inconnus (Aomi Muyock, Karl Glusman et Klara Kristin) pour jouer dans Love, mais explique à Gala qu'il avait proposé le projet, il y a une dizaine d'années, à un vrai couple au cinéma comme à la ville, Vincent Cassel et Monica Bellucci (séparés depuis), avec qui il a tourné Irréversible en 2002, et qui ont refusé: "le projet existe depuis 15 ans. Au début, avant Irréversible, je l’avais proposé à Vincent Cassel et Monica Bellucci, mais ils ne se voyaient pas faire le truc. Si j’avais trouvé un autre jeune couple d’acteurs, je l’aurais peut-être proposé, mais ça m’aurait paru bizarre de choisir un comédien connu et d’autres qui ne le sont pas. Le film ne tient pas à ça".
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.