"Mon chien Stupide" : la déclaration d'amour familiale d'Yvan Attal (vidéo)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 28 octobre 2019 - 07:36
Mis à jour le 29 octobre 2019 - 16:46
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Yvan Attal Film Mon Chien Stupide
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©StudioCanal
Contre l'avis de sa famille, Yvan Attal décide d'adopter un chien abandonné, qu'il surnomme Stupide.
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CRITIQUE – Dans son 6e film comme réalisateur, "Mon chien Stupide", qui sort ce mercredi, Yvan Attal interprète le rôle principal auprès de sa compagne Charlotte Gainsbourg. L'histoire d'un écrivain qui ne supporte plus sa famille, tirée d'un livre du romancier américain John Fante.

SORTIE CINÉ – Yvan Attal déclare indirectement son amour à sa compagne Charlotte Gainsbourg et à leurs trois enfants dans son nouveau film comme réalisateur, Mon chien Stupide (ce mercredi 30 octobre sur les écrans), une comédie douce-amère faussement autobiographique.

Tous deux interprètent les deux personnages principaux qui, comme eux, sont en couple depuis 25 ans. Henri Mohen, écrivain, est en pleine crise de la cinquantaine. Il a connu le succès à la publication de son premier roman mais n'a, depuis, écrit que trois livres et des scénarios, "que des merdes". Les responsables de ses échecs, de son manque d'inspiration, de la disparition de sa libido, de son mal de dos? Sa famille.

Sa femme ne le supporte, selon ses mots, qu'avec "un verre de blanc et un anti-dépresseur pour chaque jour de mariage supplémentaire". Et leurs quatre enfants –"que j'aurais joyeusement échangés contre une Porsche neuve", dit-il– lui rendent la vie impossible avec leurs problèmes de jeunes adultes.

Tout le monde vit sous le même toit, une grande maison sur la Côte basque. Mais pas pour longtemps. Car la crise familiale prend un air aigu quand débarque, un soir d'orage, un gros chien abandonné, qu'Henri surnomme Stupide et qu'il décide de garder, contre l'avis de tous…

Le chien va jouer, dans l'histoire, le rôle de "révélateur, déclencheur, miroir", explique Yvan Attal. "C’est un raté, comme mon personnage. Personne ne veut de lui, il dégoûte et exaspère; il est en rut en permanence, une pulsion de vie qui a quitté Henri. Stupide se bagarre, sa libido est déviante voire délirante".

Le scénario est adapté d'un des livres les plus connus de l'écrivain américain John Fante (1909-1983), paru deux ans après sa mort. Mais c'est surtout une nouvelle occasion, pour Yvan Attal, de jouer avec Charlotte Gainsbourg, sa compagne depuis le début des années 90, et d'utiliser dans le scénario des éléments autobiographiques, comme il l'avait fait pour ses deux premiers films comme réalisateur, Ma femme est une actrice (2001) et Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants (2003). Et ici l'aîné de leurs trois enfants, Ben, 22 ans (les autres ont 17 et 8 ans), interprète l'un des quatre enfants du couple.

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Pour autant, ce n'est pas un portrait fidèle de son couple et de sa famille que filme l'acteur-réalisateur:  c'est du cinéma. "Je sais bien qu’en interprétant ce couple marié depuis 25 ans avec plein d’enfants, nous jouons avec notre passé cinématographique, avec ce que les spectateurs ont lu dans la presse people, ce qu’ils croient savoir", dit-il. "C’est un jeu risqué mais exaltant que nous abordons par ailleurs sans calcul, presque sans y penser. Car de toute façon cette histoire n’est pas la nôtre, nous ne sommes pas ces personnages!"

Même son de cloche chez Charlotte Gainsbourg, à la carrière d'actrice brillante (on l'a vue récemment dans La Promesse de l'aube): "Ça amuse Yvan de jouer avec ce matériau autobiographique, avec ce qui le dérange, en vérité: une vie de couple officielle. J’aime bien sa liberté, sa façon de tordre le matériau de la vie privée, de créer des fausses pistes. Il se moque de nous deux, et j’aime ce regard sans concession mais pas sans amour, j’aime cette façon salutaire de transformer nos travers et nos ridicules en fiction..."

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Paternité, usure du couple, liens familiaux, crise de la cinquantaine, solitude et plats individuels Picard: le film est une comédie parfois acide qui balance entre dialogues caustiques et souvent drôles et vagues de tendresse soulignées d'airs jazzy, le tout sous le regard placide d'un gros toutou. Dans ce 6e film comme réalisateur Yvan Attal alterne comme souvent cynisme et émotion, dont on se demande lequel de ces deux sentiments est le plus spontané –ou le plus sincère, ce qui n'est pas tout à fait la même chose.

"Quand on a des enfants, on a le droit de les aimer et de ne pas les supporter! Je trouve que c’est un super ressort pour une comédie noire. Ce sentiment qu’ils vous volent votre vie est honteux mais humain. Ces émotions inqualifiables, inadmissibles m’intéressent et me touchent", dit-il. Sans s'empêcher bien sûr de faire finalement ressortir –la dernière scène est réussie– le bon côté des choses.

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