On a vu "Deadpool-2" : la critique garantie sans spoiler (vidéo)
Autodérision, mépris de soi, honte, fatalisme, langage vulgaire, blagues salaces, allusions sexuelles et scatologiques, dialogues directs avec le spectateur en étant bien conscient qu'il fait partie d'un film: aucun super-héros de cinéma ne fait cela. Sauf Deadpool. L'anti-héros des studios Marvel fait son grand retour ce mercredi 16 mai sur les écrans français, deux ans après avoir fait un carton dans son premier film.
Dans ce Deadpool-2, on retrouve bien sûr dans le rôle principal Ryan Reynolds qui masque, sous son costume rouge, son visage ravagé: ancien mercenaire ayant accepté un traitement expérimental qui l'a sauvé d'un cancer, il est devenu quasi immortel mais défiguré. Il est toujours amoureux de Vanessa (Morena Baccarin) et tous deux veulent faire un enfant.
On retrouve aussi son ami Weasel le barman, Al son ancienne colocataire aveugle, Dopinder le chauffeur de taxi indien, et deux X-Men amis: Negasonic Teenage Warhead et Colossus. Mais ce sont deux autres héros Marvel qui vont venir pimenter ce deuxième épisode, et qu'on voit avec lui sur l'affiche: Cable (Josh Brolin), malabar intertemporel venu pour en découdre avec lui, et Domino (Zazie Beetz), héroïne black aux formes avantageuses dont le principal super-pouvoir est d'avoir de la chance.
Deadpool va former, avec elle et quelques héros de passage recrutés à la hâte, une X-Force (car X-Men c'est trop machiste) dont la principale mission sera de sauver et de remettre dans le droit chemin un autre personnage mutant des comics Marvel: Russell Collins, ado obèse qui vit dans un orphelinat dirigé par un crypto-pédophile psychopathe. Le gamin veut se venger en le tuant et, tant qu'à faire, en détruisant tout sur son passage grâce au super-pouvoir qui lui vaut le surnom de Firefist: il est capable de projeter des boules de feu avec ses mains. C'est chaud…
Si le premier film avait été réalisé par Tim Miller, ce Deadpool-2 a été confié à David Leitch, co-réalisateur en 2014 de John Wick et réalisateur l'an dernier d'Atomic Blonde, avec Charlize Theron (lire la critique ici). Les scénaristes sont les mêmes, Rhett Reese et Paul Wernick, mais cette fois-ci Ryan Reynolds a participé lui aussi au scénario: "Ryan est l’incarnation de Deadpool, son sens de l’humour est très similaire à celui du personnage: grivois, subversif, décalé et immature", explique Rhett Reese. "Ryan était l’acteur idéal pour le rôle, et il le savait. Il est tombé sous le charme du personnage avant même que nous ne commencions à travailler sur le premier film".
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Le réalisateur David Leitch est du même avis: "Ryan possède un extraordinaire talent comique et Deadpool lui offre un cadre idéal pour l’exprimer. Il est brillamment parvenu à s’approprier le personnage des comics: il y a un effet synergique entre Deadpool et lui. Ryan est très similaire à son personnage dans sa manière de parler, et même de voir le monde. À l’image de Deadpool, il est drôle et irrévérencieux, mais il possède également un grand coeur et fait preuve de beaucoup de compassion".
Il s'est davantage investi dans ce Deadpool-2, montrant son plaisir évident à interpréter ce personnage atypique dans sa carrière. On le voit plus souvent visage découvert et il livre plus facilement ses sentiments amoureux. Mais il a rendu aussi le scénario plus complexe que le premier, les références et vannes à propos de films précédents de l'univers Marvel foisonnent, on voit apparaître tout au long du film quelques personnages connus.
Et surtout, il continue à ne pas se prendre au sérieux: second degré en s'adressant directement au spectateur ("Grosse baston numérique"), humour subversif et irrévérencieux ("L'amitié, c'est de buter des pédophiles ensemble"), dialogues trash ("Je vais te fondre et faire de toi un cock-ring") et séquences très gores entre deux scènes d'action de super-héros. Bref, plus drôle que le premier, diront les fans –plus affligeant, diront les contempteurs.
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Le film sort ce vendredi 18 aux États-Unis, deux jours après la France. Une sortie très attendue par la 20th Century Fox et les studios Marvel après le succès planétaire du premier film: plus de 780 millions de dollars de recettes dans le monde, dont 135 dès le premier week-end de sa sortie sur les écrans nord-américains les 12, 13 et 14 février 2016.
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