Pierre Lescure, président du Festival de Cannes, dénonce le "mépris" des journalistes
C’est un coup de gueule contre une partie du monde médiatique qu’a fait Pierre Lescure, le président du festival de Cannes, dans les colonnes du quotidien La Croix. Celui qui a été désigné comme cinquième président depuis la création du festival en 1946, connaissait avec l’édition 2015 son baptême du feu à ce poste. Une première sans doute difficile tant la cuvée 2015 a essuyé les critiques notamment pour le manque de films réellement marquants. Une opinion répandue par les critiques de presse qui exaspèrent Pierre Lescure.
"Trop de critiques n'écrivent que pour eux et quelques copains. On ne peut pas étaler un tel mépris, user de mots jamais assez durs pour disqualifier certains et totalement excessifs pour en louanger d'autres, vivre à ce point en circuit fermé et méconnaître la réalité dynamique du 7e art" s’emporte notamment celui qui a aussi été journaliste pendant presque vingt ans avant de participer à la création de Canal+.
Une fermeture d’esprit critiquée, mais aussi une manière de travailler que Pierre Lescure estime néfaste pour les intéressés eux-mêmes: "l’instantanéité aboutit à des jugements hâtifs, excessifs, définitifs. Les critiques tweetent pendant les projections. La nature et la fonction de ce métier sont en train de changer. En agissant ainsi, je ne suis pas sûr que la profession se fasse du bien".
Au milieu des critiques, Pierre Lescure laisse cependant entendre la joie qu’il a de présider les destinées d’un événement comme Cannes qu’il a suivi personnellement soit comme journaliste, soit comme dirigeant de Canal+ depuis 1977: "le plus fort a été d’observer et d’écouter le jury, cette addition d’hommes et de femmes qui tous ont un destin différent, un chemin personnel… Ensuite, assister à leur délibération a été un cadeau phénoménal". Bonne nouvelle pour Pierre Lescure, il pourra profiter du "cadeau" en mai 2016.
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