"The Revenant" : Leonardo DiCaprio chasseur d'Oscars (VIDEO)
Il revient et il n'est pas content.
Non, pas Leonardo DiCaprio revenant à Hollywood chercher cet Oscar qui lui a échappé quatre fois: ça, c'est pour dimanche 28, et il devrait être content. Celui qui revient en colère, c'est son personnage dans le film The Revenant, comme son nom l'indique.
Le film, du réalisateur mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu, sort ce mercredi 24 sur les écrans français, quatre jours avant la 88e soirée des Oscars pour laquelle il a reçu 12 nominations. Il raconte l'histoire vraie d'un trappeur devenu légendaire aux Etats-Unis, Hugh Glass.
On est en 1823, dans les montagnes et les forêts enneigées du Dakota du Sud infestées d'Indiens hostiles, les Akiras. Hugh Glass, qui a épousé une Indienne (d'une autre tribu), morte depuis dans une attaque, est avec leur fils adolescent pour guider les trappeurs, dans une région hostile qu'il connaît bien. Il s'agit de rentrer sains et saufs au fort militaire, après une saison de chasse qui a permis de récolter fourrures et peaux d'une grande valeur marchande.
Le destin de Hugh Glass bascule quand il est attaqué et grièvement blessé par un ours. Les trappeurs ne pouvant le transporter, ils le laissent sur place avec son fils, protégé par deux des leurs, pensant qu'il n'a que quelques jours à vivre. Ce n'est pas le cas, bien sûr: Hugh Glass va survivre à ses blessures, à l'abandon et à la trahison des siens, aux Indiens, au froid et à la neige, à la nature hostile. Il va faire plus de 300 kilomètres, seul, pour revenir se venger…
Le tournage, qui a eu lieu en Argentine et au Canada dans des conditions difficiles, proches de celles qu'a connues le vrai Hugh Glass, a été "une expérience unique", "une des plus dures professionnellement que j'ai jamais eues", expliquait Leonardo DiCaprio lors de son récent passage à Paris pour la promotion du film. Sa performance est impressionnante: hirsute, barbe de trois mois, petit air de Michael Lonsdale, l'oeil aux aguets, puis moribond après l'attaque de l'ours, voix fluette, paralysé, regard fixe, bave aux lèvres, sanguinolent, puis... revenant. L’acteur a réalisé la plupart de ses cascades lui-même, a notamment été enterré sous la neige, a joué nu par moins 5 degrés-C, a sauté dans une rivière glaciale, sans parler de la fameuse scène de l'attaque de l'ours, très longue, pour laquelle un minimum d'effets spéciaux numériques ont été ajoutés.
Mais au-delà de DiCaprio (et des autres acteurs), c'est la réalisation d'Alejandro Gonzalez Inarritu qui est remarquable, avec en début de film notamment un plan-séquence à couper le souffle.
Le réalisateur mexicain, qui s'est fait connaître par Amours chiennes (2000), 21 grammes (2003), Babel (2006) et Biutiful (2010), a connu la consécration l'an dernier avec Birdman, grand vainqueur des Oscars, tragi-comédie sur le showbiz américain tournée comme un plan-séquence de deux heures.
The Revenant, c'est l'anti-Birdman, puisqu'on passe de Broadway aux grands espaces enneigés, mais les prouesses techniques et l'inspiration cinématographique du réalisateur restent intactes, et s'amplifient même. On en a plein les yeux, au-delà de l'omniprésence à l'écran de Leonardo DiCaprio –même si c'est parfois un peu longuet (plus de deux heures et demie).
"L’histoire de Glass pose les questions suivantes: qui sommes-nous lorsque nous nous retrouvons dépouillés de tout? De quelle étoffe sommes-nous réellement faits? De quoi sommes-nous capables?", dit le réalisateur. "The Revenant raconte non seulement l’histoire d’un homme qui livre un dur combat pour sa survie, mais également une histoire pleine d’espoir. Pour moi, le plus important était de raconter cette aventure avec un esprit d’émerveillement et de découverte, de la traiter comme une exploration à la fois de la nature sauvage et de la nature humaine".
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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