"Shaun le mouton" au cinéma : la bêêêlle surprise (VIDEO)
Un dessin animé sans dialogues, produit par des Anglais, avec des personnages en pâte à modeler? Non, on n'est pas revenu au XXe siècle. C'est au contraire très moderne et c'est la belle surprise des sorties cinéma sur les écrans français ce mercredi 1er avril –et ce n'est pas un poisson, c'est un mouton.
Shaun le mouton est le sixième long métrage des studios d'animation britanniques Aardman, qui ont réalisé notamment Chicken Run (2000) et Wallace et Gromit (2005). Réalisé par Mark Burton et Richard Starzak, il donne enfin la vedette à un petit mouton malin et timide, Shaun, dont la première apparition remonte à 1995 (dans un court métrage avec Wallace et Gromit) et qui a connu la célébrité depuis 2007 dans une série télévisée qui s'est exportée dans le monde entier.
Shaun est un petit mouton futé qui travaille, avec son troupeau, pour un gentil jeune paysan myope et célibataire dans une ferme de la campagne britannique, sous la surveillance d'un chien de berger dirigiste mais bienveillant et inefficace.
La vie est belle, globalement, mais un matin, en se réveillant, Shaun a des envies de changement. Il décide de prendre un jour de congé, tout simplement. Pour cela, il élabore, avec ses copains moutons, un ingénieux stratagème consistant à endormir le fermier dans sa roulotte pendant que le chien a le dos tourné.
Voici donc tout le petit troupeau prêt à se faire une soirée télé dans la ferme, quand tout dérape. La roulotte dans laquelle est endormi le fermier se détache et fonce vers la ville. Shaun et les autres moutons vont devoir aller le rechercher dans cette jungle urbaine qu'ils ne connaissent pas. Et là, leurs aventures vont se succéder à un rythme fou...
Les réalisateurs ont évité la facilité qui aurait consisté à faire parler les personnages ou à utiliser une voix off. Les gags retrouvent donc l'humour des films muets (Mickey, Charlot, Buster Keaton, Harold Lloyd, Jacques Tati), avec un mélange d'ironie, d'absurde, de candeur et d'émotion qui plaira aux petits comme aux grands. C'est rigolo dès le générique de début, et ceux qui resteront jusqu'à la fin du (très long) générique de fin seront récompensés par un ultime double gag...
Les dessins animés des grands studios américains savent déjà mélanger l'humour adulte et les gags pour enfants. Mais ici il est réjouissant de voir ces personnages à l'ancienne, en pâte à modeler, dans un film à la fois nostalgique et très moderne.
Pour le financer, les studios Aardman, créés en 1972, se sont associés au français StudioCanal. Une manière pour Peter Lord, l'un de leurs fondateurs, de défendre l'humour et le cinéma européens, et notamment anglais: "C’est un peu humiliant, en tant qu’Anglais et qu’Européen, de devoir constamment s’adapter à la culture américaine. Mais avec Shaun le mouton, quand il y a un gag ou un clin d’œil qu’on aime bien, on se sent encouragés à le conserver, sans avoir à se demander s’il fonctionnera pour un spectateur du Middle-West!"
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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