"Tale of Tales" : monstres et Cie (VIDEO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 30 juin 2015 - 13:42
Mis à jour le 01 juillet 2015 - 11:06
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Conte des contes Film Salma Hayek
Crédits
©Greta De Lazzaris/Le Pacte
Salma Hayek n'est pas vraiment sexy dans ce film.
©Greta De Lazzaris/Le Pacte
Présenté en compétition à Cannes, le film italien "Le conte des contes", tourné en anglais et rebaptisé "Tale of Tales", est sur les écrans français depuis ce mercredi 1er juillet. Il raconte trois histoires oniriques et fantastiques au temps du Moyen-Age.

Diversement accueilli par la critique au dernier Festival de Cannes dont il est reparti bredouille, Tale of Tales (en français Le conte des contes) est un film qui, pourtant, sort de l'ordinaire. 

Sorciers, ogres, rois et princesses, dragons et animaux enchantés ou maléfiques s'y mêlent, à une époque moyenâgeuse, dans une atmosphère mélant érotisme et violence, élégance et grotesque, belles manières et paillardise.

Tourné en anglais par le réalisateur italien Matteo Garrone (dont les deux précédents films, Gomorra et Reality, furent primés à Cannes en 2008 et 2012), Tale of Tales raconte trois histoires sous forme de contes qui, sur la fin, convergeront.

Dans la première, une reine (Salma Hayek) se dit prête à tout -même à mourir- pour avoir un enfant. Un sorcier lui donne la recette: tuer un monstre marin et en manger le coeur, cuit par une vierge. Son mari le roi (John C. Reilly) parvient à tuer un monstre mais c'est lui qui meurt. La reine dévore le coeur de l'animal, tombe enceinte et accouche d'un fils en quelques heures. Mais la cuisinière vierge en fait autant. Seize ans plus tard, les deux enfants sont jumeaux et, malgré l'interdiction de leurs mères, n'arrêtent pas de se voir et sont amis à la vie à la mort...

Dans le deuxième conte, un roi célibataire, libidineux et partouzeur (Vincent Cassel) s'éprend d'une jeune fille dont il ne connaît que la voix douce, derrière la porte fermée de sa maison. Il lui fait la cour, lui envoie des présents, la presse de venir au palais -sans jamais la voir. La jeune fille en question est en réalité une très vieille femme, laide et usée par le temps, qui cependant va accepter son invitation...

Troisième histoire enfin, un roi veuf et farfelu (Toby Jones) se prend d'intérêt pour une puce qu'il apprivoise et qui, peu à peu, grandit pour atteindre la taille d'un gros chien. Les événements vont l'amener à donner la main de sa fille, une adolescente avide de découvrir le monde et à la recherche du prince charmant, à un ogre des cavernes qui va briser les rêves de bonheur de la jeune fille...

Ces histoires, baroques et fantastiques, peuplées de personnages affreux, sales et méchants, sont tirées de 50 contes écrits au début du XVIIe siècle par l'écrivain italien Giambattista Basile (1575-1632). Charles Perrault, un demi-siècle plus tard, et les frères Grimm, deux siècles plus tard, s'inspireront de ce Conte des contes pour certaines de leurs histoires (Cendrillon, Le Chat botté, Peau d’âne, La Belle au bois dormant, Hansel et Gretel).

Fantasmes, obsessions, amoralité, frustrations, onirisme et violence: on est loin de Walt Disney dans cette adaptation singulière de contes moyenâgeux, mais il en ressort parfois un souffle de poésie, un éclair de beauté, une petite musique enchantée -en cherchant bien.

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):

 

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