"Tolkien" : le joli biopic de l'auteur du "Seigneur des anneaux" (vidéo)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 17 juin 2019 - 09:44
Mis à jour le 18 juin 2019 - 12:00
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Nicolas Hoult Film Tolkien
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©20th Century Fox
J.R.R. Tolkien (Nicolas Hoult, à gauche) et ses trois meilleurs amis étudiants jouent ensemble au rugby et vont créer un groupe littéraire baptisé la Tea Club Barrovian Society.
©20th Century Fox

CRITIQUE – Le film "Tolkien", qui sort ce mercredi, raconte les jeunes années, au début du XXe siècle, de l'écrivain britannique qui allait connaître la célébrité dans les années 50 et 60 avec les romans d'héroic fantasy "Le Hobbit" et "Le Seigneur des anneaux", adaptés au cinéma au début du XXIe siècle.

SORTIE CINÉ – La trilogie du Seigneur des anneaux au cinéma (2001, 2002, 2003) a rendu célèbre auprès du grand public et de spectateurs pas forcément portés sur la lecture l'auteur du livre que le réalisateur Peter Jackson a adapté au grand écran: J.R.R. Tolkien. Voici maintenant l'occasion d'en savoir plus sur l'écrivain britannique avec le biopic qui lui est consacré, Tolkien, à partir de ce mercredi 19 juin sur les écrans.

John Ronald Reuel Tolkien (1892-1973, prononcer Tolkine) a connu la célébrité en 1937 avec son premier roman Le Hobbit, et ce n'est qu'en 1954 et 1955 qu'il a publié les trois volumes du Seigneur des anneaux qui allaient connaître un grand succès. Ce sont toutes les années qui ont précédé, son adolescence et les premières années de sa vie d'adulte, que raconte le film.

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Orphelin de son père banquier mort en Afrique du Sud où il est né, J.R.R. se retrouve au début du siècle avec son jeune frère et leur mère à Birmingham, dans la précarité. Il a 12 ans quand sa mère meurt de maladie, et est placé dans une pension de famille grâce à un prêtre devenu son tuteur légal.

C'est dans ces années d'adolescence qu'il fait la connaissance d'Edith (Lily Collins), une autre orpheline de trois ans son aînée, qui loge dans la même pension de famille et dont il va tomber amoureux. C'est dans ces années d'adolescence qu'il commence à dessiner sur des cahiers et à inventer des langues étrangères et un monde imaginaire, passionné par les légendes et la mythologie. C'est aussi dans ces années d'adolescence qu'il doit batailler pour obtenir des bourses afin de continuer ses études, malgré ses origines modestes.

Admis à la King Edward’s School de Birmingham, il s'y fait trois amis pour la vie, qui aspirent à devenir peintre, musicien et poète: "Nous changeons le monde par le pouvoir de l'art", disent-ils. Les quatre étudiants jouent ensemble au rugby et créent un groupe baptisé la Tea Club Barrovian Society (TCBS), qui se réunit régulièrement pour prendre le thé dans la bibliothèque de l’école ou dans le salon de thé Barrow’s situé à proximité, et pour débattre, échanger des idées, refaire le monde, libérer leur talent poétique et se soutenir mutuellement. Cette belle amitié va être mise à l'épreuve par la guerre qui éclate en 1914…

Le film commence par une séquence où l'on voit le jeune Tolkien dans les tranchées, en 1916, lors de la bataille de la Somme, et le récit sera constitué de flashback sur les années qui ont précédé et de retours sur les scènes de guerre. C'est l'acteur britannique Nicolas Hoult (remarqué dans le rôle de Hank/Le Fauve dans les derniers X-Men et qu'on a vu récemment dans La Favorite) qui interprète avec délicatesse le jeune Tolkien et parvient à exprimer l'inspiration qui naît, au fil de ces premières années, dans l'esprit du futur écrivain.

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La réalisation de ce biopic, qui n'a pas reçu l'aval des héritiers de Tolkien (voir ici leur site officiel), a été confiée à un réalisateur inconnu du grand public, le Finlandais Dome Karukoski. Pour lui, le film "est une merveilleuse histoire d’amour et d’amitié. C’est l’histoire d’un orphelin qui fait de ses amis une véritable famille, qui part à la guerre et tombe amoureux d’une femme qu’il aimera pour l’éternité. En même temps, le film traite de la façon dont Tolkien, dans son génie créatif, est parvenu à intégrer ces choses bien réelles que sont l’amitié, la guerre ou l’amour à des univers fantastiques incroyablement vivants".

J.R.R. Tolkien n'est ni Freddie Mercury ni Elton John, ni Colette ou Dick Cheney ou Churchill ou Neil Armstrong ou le commandant Cousteau: il n'était pas évident d'intéresser le grand public avec un biopic sur un personnage réel à la vie peu connue. C'est pourquoi le réalisateur s'est concentré sur les années de jeunesse de l'écrivain et s'est attaché à essayer de décrire les rouages de son imagination, qui ont amené à la création de l'Empire du Milieu et de l'univers d'heroic fantasy du Hobbit et du Seigneur des anneaux.

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C'est plutôt réussi, avec de jolis moments d'émotion dans un récit qui rend hommage à la littérature, à l'imagination et au pouvoir de la création artistique –et notamment des mots. Car "qu'est-ce qu'un mot vide de son sens? Juste un son", dit à un moment le professeur de philologie du jeune Tolkien.

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