"Vice-versa" : un dessin animé riche en émotions (VIDEO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 17 juin 2015 - 12:59
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Vice Versa Film
Crédits
©The Walt Disney Company
Les cinq émitions de "Vice Versa" (de g. à dr.): Colère, Dégoût, Joie, Peur, Tristesse.
©The Walt Disney Company

La joie, la tristesse, la peur, la colère, le dégoût: comme les couleurs de base, ce sont les cinq émotions principales qui gouvernent le cerveau d'une petite fille de 11 ans. Elles sont matérialisées par cinq petits personnages dans le dessin animé "Vice-versa", original et émouvant, sur les écrans français depuis ce mercredi 17 juin.

C'est sans doute le film qui a recueilli le plus d'avis favorables au dernier Festival de Cannes –et, comme souvent, il était hors-compétition. Vice-versa, le nouveau dessin animé des studios Pixar, est une petite merveille d'humour, d'originalité et d'émotion.

Emotions au pluriel, puisque c'est le sujet du film: que se passe-t-il dans la tête de quelqu'un? Et notamment dans la tête d'une petite fille de 11 ans? Les scénaristes ont imaginé les cinq émotions de base qui gouvernent le caractère et le comportement de tout un chacun, en les matérialisant par cinq petits personnages de couleurs différentes: Joie, Peur, Colère, Dégoût et Tristesse.

A 11 ans, Riley est une petite fille heureuse, qui vit dans le Minnesota, avec des parents adorables, des copines dans son équipe de hockey sur glace, et une existence sans problèmes. A son âge, c'est normal, c'est Joie (en jaune-orange, voix de Charlotte Le Bon dans la version française) qui dirige dans son cerveau la petite équipe des cinq émotions: débordante d’optimisme et de bonne humeur, elle veille à ce que Riley soit heureuse et y parvient la plupart du temps.

Peur (mauve, Pierre Niney) se charge de la sécurité et se montre discret mais vigilant, Colère (rouge, Gilles Lellouche) s’assure que la justice règne et n'intervient que dans les cas extrêmes, et Dégoût (vert, Mélanie Laurent) empêche Riley de se faire empoisonner la vie par les brocolis et autres désagréments quotidiens. Quant à Tristesse (bleu, Marilou Berry), elle traîne les pieds et n’est pas très sûre de son rôle, mais peu à peu gagne de l'importance, sans le vouloir vraiment.

C'est précisément Tristesse qui va donner du fil à retordre à Joie quand les parents de Riley vont décider de déménager et de s'installer à San Francisco. Pour la fillette, c'est une nouvelle vie qui commence. Elle a beau garder le moral, les quatre émotions qui, d'habitude, obéissent à Joie dans son grand Quartier Cérébral vont se montrer plus actives –à leur grand étonnement, d'ailleurs.

Réalisé par Pete Docter (à qui l'on devait déjà l'excellent dessin animé Là-haut en 2009), ce Vice-versa montre d'une façon inédite et amusante le passage d'une enfant à l'adolescence et explique, avec une pédagogie ingénieuse, le fonctionnement du cerveau humain: les souvenirs, la mémoire centrale, les "îles de personnalité" (famille, amitié, honnêteté), le subconscient, le "train de la pensée", la "gare de l'imaginaire", le studio des rêves, etc. Ça mérite largement l'Oscar du meilleur scénario, même si l'idée a déjà été utilisée (notamment dans quelques courtes scènes du dernier film de Jean-Pierre Jeunet L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet).

On rit beaucoup, le dessin animé s'adresse autant aux adultes qu'aux adolescents (les jeunes enfants auront un peu de mal à tout apprécier, ce n'est pas La reine des neiges), il y a beaucoup de poésie mais c'est souvent aussi très émouvant, avec quelques scènes à vous tirer des larmes (par exemple quand certains souvenirs de la petite enfance s'évaporent à tout jamais dans la tête de la petite Riley). Ça ne manque pas de suspense non plus, car il s'en passe de belles dans le cerveau de la fillette qui vit sa première révolte familiale.

Les voix françaises sont bien choisies, avec une omniprésence de celle de Charlotte Le Bon, qui a souvent des intonations rappelant Cécile de France. Et le générique de fin est très rigolo, pour terminer sur des rires après avoir navigué, pendant une heure et demie, entre humour et émotion(s) –pas tout à fait joie et tristesse, mais presque, et en tout cas loin de la peur, de la colère ou du dégoût.

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):

 

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