"Yao" : Omar Sy sur la terre de ses ancêtres (vidéo)
CRITIQUE – Dans le film "Yao", qui sort ce mercredi, un acteur français célèbre se rend au Sénégal pour la première fois, dans le pays de ses origines. Un personnage qui ressemble de fort près à son interprète, Omar Sy, dont le père est né et a vécu au Sénégal avant d'immigrer en France en 1962.
SORTIE CINÉ – Avant le tournage, il n'était pas retourné au Sénégal depuis huit ans. Omar Sy revient sur la terre de ses ancêtres dans le film Yao, qui sort ce mercredi 23 janvier.
Il y interprète un personnage qui lui ressemble de près, Seydou Tall, un célèbre acteur français qui se rend au Sénégal pour la première fois, pour la promotion de son livre autobiographique Fils de tailleur. Séparé de sa femme, il rêvait d'emmener avec lui leur jeune fils dans le pays de ses ancêtres, mais a dû y renoncer au dernier moment car le gamin a un rhume.
Alors qu'il dédicace son livre à Dakar, à 387 kilomètres de là, dans un village du nord du pays, Yao, 13 ans, rêve de le rencontrer. Il va à l'école et a lu tout Jules Verne, est habillé proprement, habite une maison modeste mais confortable, son père est tailleur. Yao décide de fuguer, en stop puis en train, pour se rendre à Dakar et s'y faire dédicacer le livre de Seydou Tall, dont il a recopié à la main quelques pages mangées par une des chèvres du village.
Arrivé à destination, il rencontre son idole qui, touché par cet enfant, laisse tomber ses obligations et décide de le ramener en voiture dans son village. Sur les routes poussiéreuses et incertaines du Sénégal, tous deux vont faire des rencontres qui vont rapprocher l'acteur de ses racines…
"Outre la beauté esthétique et exotique du Sénégal, ce sont surtout les valeurs inhérentes à sa culture qui me touchent et que je voulais faire ressentir dans le film: le sens de la famille, du partage, de l'accueil, de la foi que l'on perçoit fortement quand on est là-bas", explique le réalisateur, Philippe Godeau. Producteur et distributeur de plusieurs dizaines de films depuis les années 90, c'est son troisième film comme réalisateur après Un dernier pour la route (2009), un film sur l'alcoolisme avec François Cluzet, et 11.6 (2013), l'histoire vraie d'un convoyeur de fonds toujours avec François Cluzet.
Ici c'est un film apaisé et simple qu'il a réalisé, avec des images claires et ensoleillées, des paysages lumineux, des personnages plein de naturel. Il y est question de foi, d'origines, de paternité, de transmission. Le film est dédié aux pères respectifs du réalisateur et de l'acteur principal, Jacques Godeau et Demba Sy.
Omar Sy, 41 ans, né à Trappes (Yvelines) où son père, ouvrier sénégalais, et sa mère, femme de ménage mauritanienne, étaient venus s'installer, est aussi coproducteur du film. Et le personnage de Seydou Tall lui ressemble beaucoup même si, souligne-t-il, "j'ai ce que lui n'a pas: une histoire claire avec mon père, avec mon passé et mes origines, ce qui me permet d'être un père épanoui aujourd'hui".
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Dans ces retrouvailles avec le pays de ses ancêtres paternels, Omar Sy la joue sobre, tout en émotions rentrée: pas de grosses vannes, pas de sourire éclatant, pas de rire sonore. Cela ne l'empêche pas de créer un personnage sympathique, bien aidé par le gamin qui interprète Yao, Lionel Basse, innocent mais rusé, effronté mais sage, qui saoule l'acteur de questions et ne la lâche pas d'une semelle dans ce road movie aux allures de fable initiatique.
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