Affaire Morandini : la grève, menée par les salariés d'i>Télé, reconduite jusqu'à mardi
Les salariés d'i>Télé ont décidé ce lundi 24 au matin de reconduire leur grève jusqu'à mardi 11h30, à 85% des votants (114 sur 133), pour un 8e jour consécutif, a annoncé la SDJ lundi. La chaîne d'info de Canal+ reste paralysée par le plus long conflit de son histoire. Il a été déclenché lundi dernier par l'arrivée de l'animateur Jean-Marc Morandini, mis en examen "pour corruption de mineur aggravée", que le patron de Vivendi Vincent Bolloré a imposé à l'antenne malgré l'opposition de la rédaction.
La tension est encore montée d'un cran ce week-end parmi les salariés, en raison d'un déménagement brutal des bureaux d'i>Télé pour faire place à la rédaction de Direct Matin (propriété de Bolloré), où des affaires personnelles de journalistes ont été mises dans une benne à ordure. "L'AG était calme et déterminée ce matin. Ce qui s'est passé ce week-end nous a beaucoup choqués. Nous attendons une réponse du ministère sur notre demande de nommer un médiateur", a raconté un journaliste gréviste. "La mobilisation est toujours forte, nous voulons avancer dans les discussions avec la direction", a commenté la SDJ.
En raison de la grève, le changement de nom de la chaîne d'info en CNews, prévu ce lundi, a été reporté et l'antenne continue de ne passer que des rediffusions, sauf l'émission de Morandini chaque jour à 18 heures qui n'a pas changé d'horaire, contrairement à ce qui avait été annoncé la semaine dernière. Outre le départ de l'animateur, les journalistes demandent une charte éthique pour garantir leur indépendance vis-à-vis de leur principal actionnaire Vincent Bolloré, et davantage de moyens pour relancer la chaîne, lourdement déficitaire.
i>Télé doit faire face à la concurrence non seulement du leader BFMTV mais aussi de LCI du groupe TF1 et de la chaîne publique franceinfo, nouvelles venues sur la TNT gratuite. Dimanche, Laurence Ferrari, qui présente la tranche d'info de 19 heures sur i>Télé dont elle est une des vedettes, a déclaré sur Facebook qu'elle soutenait les demandes des grévistes d'une augmentation des moyens et qu'elle avait des "interrogations" sur la place de M.Morandini à l'antenne, tout en rappelant le principe de la présomption d’innocence. "Le désespoir de la rédaction est total", a-t-elle dit.
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