Fake news : Whatsapp encourage la vérification des infos virales
Dans un contexte ou le rôle des GAFAM dans la gestion de l’information liée à la crise de la Covid-19 devient de plus en plus contesté , Whatsapp lance une initiative pour aider ses utilisateurs à identifier les informations peu fiables. En plus des outils déjà mis en place dans le cadre de la pandémie, l’application de messagerie propose désormais de contextualiser les informations en incitant à rechercher le contenu d'un message sur Internet pour le vérifier auprès d'autres sources.
La messagerie se veut une plateforme de partage de conversations personnelles et privées
En 2018 des rumeurs virales autour de la prétendue présence de ravisseurs d'enfants en Inde avaient coûté la vie à une vingtaine de personnes innocentes, tuées lors de lynchages par des foules. Suite à ces drames tragiques, la plateforme avait limité à cinq le nombre de personnes ou de groupes vers lesquels un message déjà largement partagé pouvait être transféré simultanément.
Grâce à cette limitation du nombre de partage de messages, Whatsapp dit avoir réussi à freiner la propagation des fausses informations virales. En avril dernier, en raison de la crise du coronavirus, la plateforme a décidé de faire passer de 5 à 1 les personnes avec lesquelles on peut partager un message en même temps. Depuis la mise en place de cette nouvelle limite, il y a eu globalement une réduction de 70% du nombre de messages transférés en masse sur WhatsApp. La plateforme n'a pas l'intention de devenir un media, et elle dit vouloir continuer à garder WhatsApp comme un outil de conversations personnelles et privées.
C'est dans ce cadre là que sa lutte contre le partage de fake news continue, avec une nouvelle fonctionnalité lancée le 4 août dernier.
Identifier les messages transférés, incitation à la recherche sur le web
Sur Whatsapp, les messages accompagnés de la mention «Transféré » n'ont pas été rédigés par la personne qui envoie le message. Pour accompagner cette mention, Whatsapp lance un outil de recherche représenté par une icône de loupe, qui incite les utilisateurs à vérifier les informations parfois douteuses transférées par leurs contacts, en lançant une recherche du contenu du message sur Google.
Les utilisateurs trouveront ainsi immédiatement des informations et des sources complémentaires. S’il s’agit d’une information douteuse, l’utilisateur sera incité à lire d'autres sources sur la même thématique, ce qui lui permettra contraster l’information.
«Fournir un moyen simple de rechercher des messages qui ont été transférés plusieurs fois peut aider les gens à trouver des résultats d'actualités ou d'autres sources d'informations à propos du contenu reçu», détaillé WhatsApp dans le communiqué accompagnant le lancement.
Cette fonction vient d'être déployée aux USA, au Mexique, au Brésil, en Espagne, en Irlande, en Italie et au Royaume-Uni, sur Android, iOS et sur le Web, mais en France, la date de disponibilité n'a pas encore été annoncée.
Twitter et Facebook s’attaquent aux sources d’Etat
Whatsapp souhaite ne pas faire partie des réseaux sociaux d’information, alors que Facebook et Twitter s’empêtrent dans les responsabilités liées à leur rôle de plateforme d'information, qui fait de ces réseaux sociaux des médias, qui doivent sélectionner l'information diffusée.
Facebook a récemment pris la décision d'étiqueter les contenus venant de médias contrôlés par des Etats. Mais dans une tribune, huit dirigeants mondiaux de l'audiovisuel public rappellent la différence entre médias publics et médias contrôlés par des Etats.
Selon leur tribune, les médias publics constituent “une force pour les démocraties", et il convient de ne pas les confondre avec les médias de propagande: Twitter de son côté, vient d’annoncer le jeudi 6 août, la labellisation des comptes des entités médiatiques affiliées à un État étranger, ainsi que les principaux responsables gouvernementaux et d'autres représentants clés. Par exemple les comptes des médias russes “Sputnik” et “RT”, et ceux de “Chine nouvelle” seront labellisés. Des médias bénéficiant de subventions publiques, comme NPR aux États-Unis ou la BBC au Royaume-Uni, ne sont en revanche pas concernés, en raison de leur indépendance éditoriale, selon la plateforme.
Grâce à cette labellisation, Twitter et Facebook espèrent éclairer leurs utilisateurs sur les biais des sources et comptes, mais ils relancent aussi les polémiques sur la censure et la manipulation de l'information supposée des plateformes, car leurs processus de décision éditoriaux ne sont pas transparents.
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