Football - droits TV de la Ligue 1 : Canal+ ne s'avoue pas vaincu
Si vous avez un décodeur Canal+ et que vous êtes fan de football, ne vous débarrassez pas de votre grand boîtier noir tout de suite. Car si la LFP n'a attribué aucun des lots de droits TV de la Ligue 1 au groupe Canal, les responsables de la chaîne ne s'avouent pas vaincu et étudient déjà toutes les possibilités qui leur permettront de garder le football français sur leur antenne.
Mardi 29 au soir, Canal+ a donc appris que pour 2020-2024, c'est le fonds espagnol MediaPro qui raflait la mise des droits de diffusion du championnat français (avec quelques cacahuètes obtenues par BeIN Sports), qui ont augmenté de 60% par rapport à la période en cours, pour atteindre plus de 1,1 milliard d'euros par saison.
Mais si les abonnés Canal se sont vite alarmés, s'imaginant déjà devoir dépenser encore plus d'argent pour regarder les matches, les responsables de la filiale de Vivendi ont apparemment pris la nouvelle avec une certaine sérénité.
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Maxime Saada, président du directoire du groupe Canal Plus, a confié sur Europe 1 n'écarter aucun scénario, qu'il s'agisse de négociations avec MediaPro, pour racheter les droits de certains matches, ou de recours juridique si jamais l'appel d'offres ne s'est pas tenu correctement (et que le groupe espagnol a par exemple fait preuve de concurrence déloyale).
"Deux ans, c'est loin, il peut se passer tellement de choses entre maintenant et 2020", a-t-il ainsi déclaré, ajoutant qu'il se réservait le droit de "discuter avec cet acteur" mais aussi donc d'ouvrir une procédure devant la Haute autorité de la concurrence.
"On va regarder comment ça s'est fait juridiquement. Il faut aussi voir si l'appel d'offres a été tenu correctement", a-t-il prévenu.
Maxime Saada a remis en cause aussi le modèle économique de MediaPro: "On pose beaucoup la question de la survie de Canal. Moi je pose la question de la survie de Mediapro".
"J'estime qu'ils ont payé 800 à 850 millions d'euros pour les droits qu'ils ont acquis. Pour rentabiliser cette somme, il faudrait à peu près 7 millions d'abonnés à 15 euros par mois. BeIN Sports ça fait 6 ans qu'ils sont là, ils sont à peine arrivés à 3,5 millions d'abonnés, alors qu'ils ont les droits de la Coupe du monde, l'Euro, le basket", a-t-il ainsi souligné.
Par ailleurs, l'option d'abandonner le football français n'est pas totalement occultée par les responsables du groupe Canal: "Canal+ s'est réinventé plusieurs fois. Il y a des moyens de se réinventer. On a un dispositif qui nous permet de résister à beaucoup de choses", a assuré Maxime Saada.
La question est: la boxe, la Formule 1, les séries Canal et le cinéma suffiront-ils à maintenir le groupe sur les rails? Réponse d'ici quelques années.
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