Gilets jaunes : France 3 accusée d'avoir censuré sa journaliste
De nombreux internautes ont dénoncé une censure de la part de France 3 Aquitaine concernant un reportage sur les "gilets jaunes". Une journaliste en duplex sur un barrage a en effet été coupée à l'instant même où elle évoquait l'arrivée d'un important dispositif policier.
Lors de ce 12/13 de France 3 Aquitaine du samedi 17, une équipe avait été envoyée sur la rocade de Bordeaux. Lors d'un point sur la situation, la journaliste explique: "malheureusement la situation se tend. Cela ne vient pas des manifestants, qui sont toujours plutôt bon enfant mais des forces de l’ordre. Les policiers les ont menacés de relever leurs plaques d’immatriculation pour leur mettre des amendes. Et puis derrière moi les CRS sont arrivés avec leurs matraques...". C'est à ce moment que la présentatrice du journal la coupe, assez sèchement, "Merci beaucoup Laurianne, désolé on est obligé de couper ce direct au revoir, à ce soir".
Voir: Affrontements entre CRS et gilets jaunes - un homme finit le visage en sang (vidéo)
Cette coupure intervenant à l'instant précis où la journaliste évoque l'arrivée des forces de l'ordre, l'extrait a vite été dénoncé sur Twitter comme la preuve d'une censure par la chaîne publique: "une journaliste a essayé de dénoncer les abus policiers", une preuve que "les médias sont sous contrôle", "censure flagrante", peut-on lire sur le réseau social. Le député RN Gilbert Collard lui-même a tenu de tels propos.
Une journaliste de #France3 censurée en direct alors qu'elle évoque la répression policière contre les #giletsjaunes. Incroyable. pic.twitter.com/YRJ4kPCQYM
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) 19 novembre 2018
Mais du côté de France Télévisions et de la journaliste en question, on nie toute volonté de ce genre. "C'était la fin du décrochage régional. Le journal a une durée de temps très précise et au moment du duplex, la journaliste a été coupée sec pour rendre l'antenne à Paris", a expliqué France 3 au Huff Post. On peut en effet constater que la présentatrice ne se contente pas de mettre fin au duplex mais aussi à cette édition. La chaîne a également dénoncé une "désinformation" suite à un "non-évènement".
La journaliste elle-même, interrogée par Libération, a déclaré qu'il ne s'agissait que d'un mauvais timing: "J’avais un temps imparti de 15 secondes, en fin de journal, et j’ai débordé. Je n’entends pas tout de suite dans mon oreillette que je dois rendre l’antenne car il y a un temps de latence, alors je continue, ce qui force ma collègue à me couper la parole. Je n’ai pas été censurée. A France 3 on ne censure pas".
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