Grève à i>Télé : reprise du dialogue entre la direction et les représentants du personnel

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 04 novembre 2016 - 18:46
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©Kenzo Tribouillard/AFP
Les salariés d'i>Télé ont de nouveau reconduit leur grève jusqu'à lundi par 83% des voix.
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Pour tenter de sortir de trois semaines d'impasse, une nouvelle rencontre entre grévistes et dirigeants d'i>Télé devait avoir lieu ce vendredi. Les syndicats et les représentants de salariés réclament notamment la signature d'une charte éthique, le départ de l'antenne de Jean-Marc Morandini et plus largement la définition d'un projet stratégique et éditorial "clair et précis".

Une rédaction qui, jour après jour, reconduit la grève, une direction jusqu'à maintenant inflexible: une nouvelle rencontre entre grévistes et dirigeants d'i>Télé devait avoir lieu ce vendredi 4 pour tenter de sortir de trois semaines d'impasse. La direction de la chaîne d'information du groupe Canal+ et les représentants du personnel avaient rendez-vous à 16h, après que les salariés d'i>Télé ont de nouveau reconduit leur grève jusqu'à lundi par 83% des voix (88 favorables, 8 contre, 10 abstentions) et manifesté devant le siège de la chaîne.

"Les syndicats et les représentants de salariés rencontreront la direction à 16h", a indiqué le journaliste Guillaume Auda, lors d'un rassemblement devant l'immeuble d'i>Télé. Ils réclament la signature d'une charte éthique, la nomination d'un directeur de la rédaction distinct du directeur général, la mise en retrait de l'antenne de l'animateur Jean-Marc Morandini et plus largement la définition d'un projet stratégique et éditorial "clair et précis".

Environ 300 personnes ont bravé la pluie en début d'après-midi en réponse à l'appel des salariés de la chaîne qui organisaient un rassemblement pour "la défense du journalisme et de ses valeurs et en soutien aux salariés grévistes", selon un tract circulant sur Twitter, mais également pour marquer les 17 ans d'i>Télé. Plusieurs personnalités politiques, comme le député Patrick Bloche (PS) ou le sénateur de Paris David Assouline (PS), ainsi que des figures médiatiques comme le journaliste de TF1 Harry Roselmack, étaient venues manifester leur soutien. Des journalistes d'autres rédactions (France 24, LCI, Europe 1...) étaient également présents. Les grévistes arboraient des panneaux où était écrit "Je soutiens i>Télé", ou encore "Honte à Bolloré-Morandini".

Alors que le conflit dure depuis trois semaines, les grévistes ont marqué un point jeudi dans leur bras de fer avec la direction, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) accusant l'émission de Jean-Marc Morandini de "manquements aux exigences d'honnêteté et de rigueur". Le régulateur a également déploré l'absence de comité d'éthique au sein de la chaîne et averti que, "faute de remédier à ces manquements", i>Télé "s'expose à des procédures de sanction".

La direction "a pris acte" de cette annonce, affirmant que "lorsque l’émission +Morandini Live+ reprendra, elle sera bien sûr soumise aux mêmes exigences de qualité et de rigueur que l’ensemble des programmes de la chaîne", et que "le comité d’éthique (...) sera réuni à nouveau dans les meilleurs délais comme le demande le CSA". Le CSA avait été saisi par des téléspectateurs et des salariés d'i>Télé qui réclament une charte éthique, un projet précis et des moyens accrus, en plus du départ de Jean-Marc Morandini, mis en examen "pour corruption de mineur aggravée". Parallèlement à ses deux "mises en demeure", le CSA a souligné qu'il demeurait "très attentif" à la nette séparation "entre information et divertissement" sur i>Télé.  Il sera également "particulièrement attentif" à ce que la chaîne de Vincent Bolloré "formule des propositions pour rétablir une offre de programmes qui contribue au pluralisme de l’information", selon un communiqué.

Jeudi soir, la chaîne a repris le direct pour la première fois depuis le début de sa grève en diffusant le deuxième débat de la primaire de droite et du centre. I>Télé a alors réuni 410.000 téléspectateurs (1,7% de part d'audience). Pendant le débat, la candidate Nathalie Kosciusko-Morizet (LR) a été la seule à évoquer le mouvement de grève, saluant la rédaction "qui a accepté de porter ce débat".

 

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