Le Média : 10 personnalités dont Filippetti et Morel se désolidarisent de la chaîne proche des Insoumis
Un mois d'existence et déjà de nombreuses polémiques. Le Média, la webtélé cofondée par deux proches de Jean-Luc Mélenchon (Sophia Chikirou et Gérard Miller) continue de s'enfoncer dans la crise après le licenciement de sa présentatrice Aude Rossigneux et le départ de Noël Mamère. Ou encore la prise de position polémique de la chaîne en ligne sur le conflit syrien, notamment au travers de son "correspondant" à Beyrouth, Claude El Khal.
Le Monde révèle ce vendredi 2 qu'une dizaine de personnalité du monde politique, culturel et de la société civile ont décidé se désolidariser du nouvel organe de presse dont ils avaient signé l'appel pour "la création d'un nouveau média citoyen" en septembre dernier, déjà dans les colonnes du quotidien du soir.
"Nous avons signé le +Manifeste pour un nouveau média citoyen+ en septembre dernier. Mais aujourd’hui, Le Média ne répond plus, à nos yeux, à la promesse initiale, ni sur le fond ni sur la forme. Nous ne pouvons plus le soutenir", expliquent ainsi Aurélie Filippetti, l’avocat Antoine Comte, l’écrivain Gérard Mordillat, le médecin urgentiste et ex de Charlie Hebdo Patrick Pelloux, les comédien et comédienne François Morel et Judith Chemla, les journalistes Cécile Amar et Edouard Perrin, les musiciens Giovanni Mirabassi et Médéric Collignon, ainsi que Noël Mamère.
Ce dernier a d'ailleurs fait savoir qu’il "ne (remettrait) plus les pieds dans cette chaîne de télévision". Son départ a suivi celui d'Aude Rossigneux. L'ancien député a ainsi expliqué "faire face à une situation qui remet en cause (s)a participation: d’une part, la confrontation publique autour de l’éviction d’une journaliste de la rédaction. Et d’autre part, (par) le traitement du conflit syrien dans le JT du 23 février".
En effet, Claude El Khal (présenté comme "correspondant à Beyrouth" pour Le Média) y justifiait le choix de ne pas diffuser d’images des frappes aériennes meurtrières perpétrés dans la Ghouta orientale (Syrie, près de Damas) par les aviations russe et syrienne sur des objectifs civils, au motif qu’elles ne seraient pas "vérifiées de manière indépendante" et par refus du "sensationnalisme". Une prise de position quasiment unanimement dénoncée par la presse française et notamment par l'AFP.
Dans une tribune, l'agence de presse a rappelé que montrer les images de la guerre en Syrie est une "mission" et un "devoir". Et d'assurer: "Toutes les photos que diffuse l'AFP de la Ghouta orientale (et plus généralement de Syrie) sont vérifiées et authentifiées par notre desk d'édition photo, situé à Nicosie, moyennant un travail aussi minutieux qu'indispensable".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.