L'hebdomadaire "Marianne" en cessation de paiement, vers un redressement judiciaire ?
L’hebdomadaire Marianne, en difficultés financières, s'est déclaré en cessation de paiement et devrait être placé en redressement judiciaire pendant six mois avec poursuite de l'activité, le temps de redresser ses comptes, a indiqué à l'AFP son PDG Yves de Chaisemartin. "Cette cessation de paiement a été décidée pour sauver Marianne et assurer son avenir. Le redressement judiciaire nous permettra de préserver notre trésorerie et d'investir, notamment pour développer le site", a-t-il souligné, confirmant une information de la Correspondance de la presse.
En 2015, Marianne, hebdomadaire plutôt marqué à gauche, s'était vendu à 157.000 exemplaires en moyenne, en hausse de 0,64% - une progression rare dans la presse. Mais sur les neuf premiers mois de 2016, ses ventes ont chuté de 8,3%, à 143.500 exemplaires en moyenne, surtout à cause d'une chute de 18% de ses ventes en kiosque. De quoi fragiliser l’hebdomadaire (63 salariés), qui n'a jamais retrouvé une solidité financière depuis les pertes des années 2012-2013, a expliqué Yves de Chaisemartin, qui détient 86% du capital.
Marianne avait perdu 3 millions d'euros en 2012-2013, puis retrouvé l'équilibre en 2014 mais encore perdu 300.000 euros en 2015, suite à un contentieux, pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 24,5 millions d'euros. L'arrivée de nouveaux investisseurs n'est pas exclue mais n'est pas la priorité pour l'instant, a ajouté M. de Chaisemartin.
Parmi ses priorités pour 2017, Marianne mettra en ligne dans quelques semaines un nouveau site, qui comprendra une partie payante et une dimension participative, a précisé le directeur de la rédaction Renaud Dely. Il veut aussi développer les abonnements numériques, pour l'instant marginaux. La fréquentation du site de Marianne a fortement progressé ces derniers mois, à 4 millions de visiteurs uniques en novembre 2016, soit une hausse de plus d'un million en un an.
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