Mars 1953, la mort de Staline (VIDEO)
Le 7 mars 1953, "France-Soir" annonce la mort de Joseph Staline, à 74 ans, des suites d'une hémorragie cérébrale. Et s'interroge sur la succession du "petit père des peuples", après trois décennies à la tête de l'URSS.
Une page de l'histoire du monde se tourne quand, le jeudi 5 mars 1953, disparaît le maître de l'Union soviétique, Joseph Vissarionovitch Djougachvili, plus connu sous le nom de Joseph Staline.
"La mort de Staline survenue à Moscou à 19h50 a été connue à 2h09", titre France-Soir, sur toute la largeur de sa première page, deux jours plus tard, le samedi 7 mars 1953.
"Le corps du maréchal, qui sera embaumé, va être exposé à la Maison des syndicats", ajoute le quotidien qui précise que "toute la famille du disparu et les grands chefs de l'URSS ont assisté à ses derniers instants". Etaient présents notamment à ses côtés sa troisième femme Rosa Koganovitch, sa fille Svetlana et son fils, le général de l'armée de l'air Vassily Staline.
Staline, 74 ans, au pouvoir depuis la mort de Lénine en 1924, est mort des suites d'une attaque cérébrale, officiellement le jeudi 5 mars. Il était malade depuis plusieurs années, souffrait d'athérosclérose et avait déjà subi plusieurs attaques cardiaques, à cause du tabac et de l'alcool.
Plus de six décennies plus tard, les circonstances exactes de sa mort sont encore floues. Le samedi 28 février au soir, il a dîné dans sa datcha de Kountsevo, dans les environs de Moscou, avec ses proches collaborateurs, Lavrenti Beria, Nikita Khrouchtchev, Gueorgui Malenkov et Nikolaï Boulganine.
Le dîner a été arrosé et, le lendemain, Staline ne s'est pas manifesté avant midi. Il a été victime d'une attaque et son entourage a apparemment tardé à appeler les médecins, ce qui a aggravé son état.
Quand la nouvelle de sa mort a été annoncée le 6 mars, "les Russes s'attendaient à une issue fatale", précise France-Soir, car l'hémorragie cérébrale qui l'avait frappé "avait étendu ses effets jusqu'au coeur, entraînant +un désordre aigü du système cardio-vasculaire+ et aggravant les difficultés de respiration. Staline est mort sans avoir repris connaissance".
France-Soir reproduit sur sa première page le communiqué du Comité central du Parti communiste, qui a officiellement annoncé la nouvelle en ces termes: "Le coeur du camarade de Lénine et continuateur inspiré de sa volonté, chef avisé et maître du Parti communiste et du peuple soviétique Joseph Vissarionovitch Staline, a cessé de battre".
Dans un article sur une colonne, sur la droite de la Une, le spécialiste diplomatique de France-Soir, Claude Veillet-Lavallée, s'interroge sur le "mystère autour de la succession" de Staline. La grande photo de la première page montre, quelques années auparavant, le "petit père des peuples" entouré de trois de ses successeurs possibles: Malenkov, Beria et Viatcheslav Molotov.
C'est dans un premier temps cette troïka qui succèdera à Staline: Malenkov devient président du Conseil des ministres et secrétaire général du parti; Beria, chef de la police, s'attribue la vice-présidence du Conseil des ministres et surtout le ministère des Affaires intérieures et de la Sécurité d'État; et Molotov s'occupe des Affaires étrangères.
Mais c'est finalement Nikita Khrouchtchev qui, quelques mois plus tard, sortira vainqueur de la lutte pour la succession, après s'être allié à Malenkov pour écarter Molotov et éliminer Beria (qui sera arrêté et exécuté fin 1953).
Les funérailles de Joseph Staline, le 9 mars à Moscou, en présence d'une foule énorme, donnèrent lieu à des bousculades qui firent plusieurs dizaines de victimes. La dépouille mortelle du "petit père des peuples" fut ensuite exposée à côté de celle de Lénine dans le mausolée de la place Rouge, avant d'en être retirée en 1961 sur ordre de Khrouchtchev.
Elle repose désormais à quelques dizaines de mètres, devant les murailles du Kremlin, parmi les tombes de hauts dignitaires du parti et de l'Etat soviétique.
(Voir ci-dessous, sur le site de l'INA, la vidéo de la mort de Staline aux Actualités Françaises"):
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