Bertrand Cantat sur scène : la Ligue des droits de l'homme prend sa défense
Bertrand Cantat a décidé de faire machine arrière en renonçant à se produire dans les festivals d'été suite aux nombreuses polémiques le concernant. Condamné en 2004 pour avoir tué sa compagne, l'ancien chanteur de Noir Désir a malgré tout invoqué "le droit à la réinsertion" et a finalement reçu le soutien de la Ligue des droits de l'Homme (LDH).
"Qu’il y ait un débat sur ce que représente Bertrand Cantat sur scène est parfaitement légitime", a écrit l'organisme dans un communiqué publié ce mardi 13 estimant toutefois qu'il avait "le droit de chanter": "Les programmateurs sont libres de le programmer et chacun est libre d’aller le voir, ou pas. Dans un Etat de droit, personne ne se fait justice à soi-même, et personne ne fait justice à quelqu’un d’autre en dehors de la justice".
Pour la Ligue des droits de l'Homme, "les demandes (…) de censure ou d’annulation de son spectacle, les pressions diverses et variées des élus, les retraits de subventions aux festivals ou structures qui le programment contreviennent à la lettre et à l’esprit de la loi". Citant ensuite la législation en la matière, la LDH a rappelé que le fait d'entraver "d’une manière concertée et à l’aide de menaces, l’exercice de la liberté de création artistique ou de la liberté de la diffusion de la création artistique" est puni d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende.
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Enfin, la Ligue des droits de l'Homme s'en est pris à la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, déplorant ses actions au sein du gouvernement. "En prenant des positions qui ne sont pas à la hauteur des exigences légales à propos de la tournée de Bertrand Cantat, et en gardant un silence inquiétant sur la plupart des affaires récentes d’atteinte aux libertés de création et de diffusion des œuvres, la ministre de la Culture manque aux devoirs relevant de son titre et de son domaine d’intervention", a-t-elle conclu.
Pour rappel, elle avait estimé la semaine passée que les organisateurs des festivals concernés devaient "prendre leurs responsabilités".
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