Eagles of Death Metal à Paris : du rock et des larmes sous haute sécurité à l'Olympia
Le nom des Eagles of Death Metal est apparu, ce mardi 16, en lettres rouges au fronton de L'Olympia avant le retour sous haute sécurité sur une scène parisienne des rockers californiens qui se produiront devant leurs fans, des rescapés du Bataclan, trois mois après l'attentat.
Un périmètre sanctuarisé d'une ampleur exceptionnelle, sans stationnement et vide de piétons, a été mis en place aux abords de L'Olympia pour ce concert fort en symboles et en émotion aussi bien pour le groupe que pour le public, qui a été convié à cette soirée particulière.
"Ce sera un concert normal de rock, on va s'amuser", veut croire toutefois le chanteur et guitariste des "EODM", Jesse Hughes, dans un entretien à l'AFP. A la différence du 13 novembre, il sera accompagné sur scène par son ami Josh Homme, co-fondateur de ce groupe de rock sans fioritures devenu mondialement célèbre, bien malgré lui. Le concert sera filmé et diffusé le 19 mars sur Canal+.
"Eagles of Death Metal: continuer à vivre, continuer à jouer: un hommage aux victimes, un chant pour la liberté", a posté le Premier ministre, Manuel Valls sur son compte Twitter avant le début du concert.
Le groupe a repris samedi à Stockholm la tournée internationale qu'il avait suspendue au lendemain de l'attentat dans lequel ont été tuées 90 personnes pendant leur concert au Bataclan. Les Californiens ont toutefois retiré Kiss the Devil, le titre qu'ils jouaient au moment de l'attaque, de la liste de leurs morceaux depuis qu’ils ont repris les concerts.
"EODM" était brièvement apparu sur scène aux côtés de U2 à Bercy début décembre, mais il s'agit là de leur premier concert en France depuis la tuerie, avec la même première partie qu'en novembre (le duo autrichien White Miles).
Pour les rescapés, c'est parfois plus délicat. Venir ou pas, pour "beaucoup, ce sera une décision de dernière minute", estime Alexis, un membre de l'association "Life for Paris" qui regroupe quelque 500 rescapés.
Rescapé du Bataclan, Arnaud Lacroix, 30 ans était dans la file d'attente devant L'Olympia. "J'ai assisté à quelques concerts depuis le 13 novembre. Ça a été dur au début mais ça va de mieux en mieux", raconte-t-il. "J'y pense tous les jours. C'est surtout des images qui reviennent. Il fallait finir le concert même si je ne sais pas comment je vais réagir une fois à l'intérieur. J'ai une pensée pour ceux qui ne sont plus là".
Pour aider les rescapés qui se rendront au concert, il y aura sur place, présente pendant tout le concert, une "équipe d'une trentaine de personnes avec des psychologues", a indiqué Carole Damiani, psychologue et directrice de l'association Paris Aide aux victimes.
Jesse Hughes assure "comprendre ce que ressentent les gens qui ne peuvent pas venir". "Nous reviendrons", leur promet le leader moustachu du groupe, qui entend rencontrer des rescapés mardi. Dans un entretien à iTELE, Jesse Hugues a estimé que ce qui avait permis d'arrêter la tuerie c'est l'intervention "d'hommes courageux (les policiers) qui se sont rués sur les attaquants avec leurs armes". "Beaucoup de gens ne seront pas d'accord, mais les armes ont mis tout le monde sur un pied d'égalité", a-t-il dit.
Rebaptisée le "Nos Amis Tour", en français dans le texte, la tournée mondiale des EODM les emmènera dans les prochains mois à travers l'Europe, l'Amérique du sud, l'Amérique du nord et l'Australie. Elle compte pour le moment deux autres dates en France, à Nîmes le 2 mars et à Lille le 7 mars.
Le groupe a clamé son intention d'être le premier groupe à rejouer au Bataclan quand la salle pourra rouvrir. Une réouverture que les patrons de la salle espèrent pour fin 2016 après rénovation.
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