Opéra : Benjamin Millepied démissionne de la direction du ballet
Le chorégraphe star Benjamin Millepied a annoncé ce jeudi 4 février sa démission de la direction du ballet de l'Opéra de Paris, deux heures avant la conférence de presse officielle.
"Après mûre réflexion, j'ai décidé de mettre fin à mes fonctions de directeur de la danse", indique-t-il dans un communiqué diffusé par son agence artistique, expliquant vouloir se "consacrer à 100%" à la création", ce que son poste à l'Opéra ne permettait pas.
"Mes fonctions de Directeur de la Danse occupent aujourd'hui une telle place qu'elle réduit considérablement celle, essentielle à mes yeux, de la création et de l'expression artistique", explique le chorégraphe, mari de l'actrice Natalie Portman.
Benjamin Millepied, qui avait pris ses fonctions en novembre 2014, sera resté à peine plus d'un an à la tête du prestigieux ballet. "Cette responsabilité, je l'ai assumée chaque jour avec pour seul objectif l'innovation au service du rayonnement de l'institution, de l'épanouissement des danseurs", affirme-t-il.
La "greffe" à la tête de la compagnie de 158 danseurs du très glamour "danseur principal" du New York City Ballet n'a pas eu lieu, selon des sources proches du ballet.
Ses jugements à l'emporte-pièce - il a comparé le ballet à "du papier peint" - et son incompréhension des arcanes de la maison ont creusé le fossé avec une bonne partie du corps de ballet.
"Benjamin n'avait aucune expérience de la direction d'une grande compagnie, ça ne s'invente pas", a observé Brigitte Lefèvre, à qui le chorégraphe a succédé, et qui a dirigé le ballet pendant 20 ans.
Le "bon sens" devrait conduire à nommer un ancien danseur du ballet, ajoute-t-elle. Elle-même avait souhaité que le maître de ballet Laurent Hilaire lui succède, un choix qui n'avait pas été suivi par le directeur de l'Opéra Stéphane Lissner.
Dans la "short list" qui circulait dans le monde de la danse au moment de la nomination de Benjamin Millepied en 2013 figuraient beaucoup d'étoiles ou anciennes étoiles du ballet, pour la plupart formés sous l’ère Noureev, comme Laurent Hilaire (maître de ballet), Nicolas Le Riche, Charles Jude, Manuel Legris, Sylvie Guillem, et des chorégraphes déjà "classiques" de la danse contemporaine comme Angelin Prejlocaj et William Forsythe.
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