"Pendez les blancs" : Nick Conrad, de l'anonymat à l'incitation au meurtre
"Pendez les blancs", ou quand l'incitation au meurtre raciste est aussi un formidable coup de communication. Le rappeur Nick Conrad est passé du statut de quasi inconnu de la musique à celui de l'homme au centre des réactions de nombreux leaders politiques, et vraisemblablement d'un procès dans un futur plus ou moins proche.
Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, Gérard Collomb (retweeté par Edouard Philippe) ont ainsi fait part de leur indignation après la diffusion du clip violent de PLB dans lequel le chanteur se livre à des actes de torture sur un homme au rythme du refrain "pendez les blancs", avant de l'achever.
La Licra a déjà fait part de son intention de porter plainte et une enquête pour "provocation publique à la commission d'un crime ou d’un délit" a été ouverte. Le principal intéressé se défend de son côté de tout racisme. Sur ses réseaux sociaux les postes qui ne sont pas consacrés à sa musique parlent essentiellement de l'identité et de la place des noirs. Un argumentaire identitaire mais sans propos haineux. Il avait par ailleurs critiqué le "faux islam" des terroristes dans une chanson hommage aux victimes du 13 novembre.
Voir: "Pendez les blancs": la chanson du rappeur Nick Conrad fait polémique
Il n'a cependant pas semblé se formaliser lorsque Dieudonné a retweeté la vidéo de PLB en évoquant "les mensonges de l'histoire" et "le piège de la haine raciale qui n'est là que pour servir les intérêts du sionisme". Il a même remercié l'humoriste très controversé, qui, lui, carbure à près de 150.000 abonnés.
Merci à @MbalaDieudo pic.twitter.com/5u2gLp4jOc
— NICK CONRAD (@jazzconrad) 23 septembre 2018
Car qu'il s'agisse de musique ou de réflexions sur la place des noirs, ni l'une ni l'autre de ces activités ne semble avoir, jusqu'à récemment, apporté le succès à Nick Conrad. Il compte à peine plus de 300 followers sur Twitter, et les titres mis en ligne sur sa chaîne YouTube plafonnent pour la plupart à quelque 3.000 vues. PLB, qu'il a retiré de son compte officiel, en comptait déjà plusieurs dizaines de milliers via d'autres sources ce mercredi 26 au soir. La justice tranchera sur les faits, mais l'obscure rappeur, fils de diplomate selon le site Mr Afropolitan, peut au moins se vanter d'être sortie de l'ombre.
En attendant, Nick Conrad, dit avoir simplement voulu montrer une image "inversant les rôles". "C'est dit pour que les gens se réveillent réellement (...) C'est un message d'amour en profondeur, plus qu'un message de haine", a-t-il déclaré à RTL.
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