Milices chiites irakiennes : le choix de l'Iran pour Liwa al-Tafuf

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Matteo Puxton, édité par Maxime Macé.
Publié le 03 janvier 2019 - 15:33
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Un milicien de Liwa al-Tafuf.
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Liwa al-Tafuf s'est illustré dans le conflit contre l'Etat islamique.
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Élément important de la lutte contre l'Etat islamique, la mobilisation populaire chiite devient un poids pour l'Etat irakien depuis le retour à la stratégie insurrectionnel du groupe djihadiste. Matteo Puxton, spécialiste des questions de défense et observateur de référence su conflit irako-syrien, présente pour France-Soir Liwa al-Tafuf, une milice qui jouit d'une grande liberté dans l'ouest du pays.

La brigade 13 du Hashd al-Chaabi, Liwa al-Tafuf, illustre l'évolution des milices chiites de la mobilisation populaire irakienne, pour beaucoup nées en juin 2014 après l'appel lancé par Ali al-Sistani, dans un réflexe de défense contre l'Etat islamique, et qui au fil du temps se sont rapprochées, pour certaines, des éléments les plus pro-iraniens de cette organisation paramilitaire.

Liwa al-Tafuf (Brigade 13 al-Tafuf du secrétariat général du sanctuaire saint d'Hussein) ou al-Tufuf (par commodité j'utilise ici Liwa al-Tafuf) est commandée par Qasim Muslih. Ce dernier est né en 1966 à Kerbala (52 ans). Il a longtemps vécu en Iran avant de regagner l'Irak en 2003. Il dirige également l'axe ouest-Anbar de la mobilisation populaire (Hashd al-Chaabi) depuis septembre 2017. Le 10 janvier 2018, il rencontre le gouverneur de la province d'al-Anbar, Mohamed al-Halbusi. Le 17 janvier 2018, il est félicité par Hussein Al-Khursan, qui dirige la distribution du pétrole à Kerbala. Le 25 mars, il est congratulé par le ministère du Pétrole pour la protection du champ pétrolifère d'Akkas. Le 7 juin, il rencontre le chef des miliciens tribaux de l'ouest d'al-Anbar, le Major General Rashid Fleih. Le 7 octobre 2018, il est en visite au bureau du Hashd à Kerbala. Toutes ces rencontres, et d'autres, montrent l'importance du personnage.

Qasim Muslih sur un poster de propagande.

Composante du Hashd al-Chaabi, Liwa al-Tafuf prend le numéro 13 dans les brigades constituant la mobilisation populaire irakienne. Cette brigade est créée en 2014 par le sanctuaire chiite de l'imam Hussein de Kerbala. Son chef Qasim Muslih vient à l'origine d'une autre brigade du Hashd, Liwa Ali al-Akhbar (brigade 11), également liée au sanctuaire chiite de l'imam Hussein. Pour Aymen Jawad al-Tamimi, cette scission s'explique par des divergences au sein du sanctuaire et de ses responsables: ce n'est pas une tentative de l'Iran pour affaiblir Liwa Ali al-Akhbar ou le courant sadriste comme cela a pu être le cas sur d'autres formations de miliciens. On verra plus loin qu'il semble pourtant que Liwa al-Tafuf se rapproche des milices pro-iraniennes dans le Hashd. En septembre 2014, la brigade 13 participe à la libération de Jurf al-Sakhar, dans la province de Babil, rebaptisée ensuite Jurf al-Nasr.

Les sources secondaires sur Liwa al-Tafuf étant plus qu'éparses, j'ai préféré exploiter les sources primaires -à savoir les propres productions du groupe sur les réseaux sociaux- pour retracer son parcours sur l'année et demie écoulée, entre juin 2017 et décembre 2018, ce qui donne déjà une bonne idée à propos de la formation.

Liwa al-Tafuf, comme de nombreuses autres milices du Hashd, participe à la bataille de Mossoul, en étant engagée comme beaucoup d'autres à l'ouest de la ville, dans le désert vers la frontière syrienne. Le 18 juin 2017, la milice arrête deux bergers accusés d'être des passeurs de combattants de l'EI, à l'ouest de Mossoul, de l'Irak vers la Syrie. Le 27 juin 2017, l'Etat islamique attaque un bus de permissionnaires de la brigade 13 qui revenaient du front à l'ouest de Mossoul; la brigade reconnaît trois morts et 13 blessés. En juillet 2017, Liwa al-Tafouf combat à la frontière syro-irakienne. Elle est en ligne avec la brigade 24 du Badr, qui d'ordinaire assure des tâches de sécurité locale dans la province de Diyala. Elle désamorce des IED placés sur des engins agricoles pour les remettre en service dans les villages. Au mois d'août 2017, la brigade 13 se déploie à l'ouest de Kerbala, pour éviter les infiltrations de l'EI venues de la province d'al-Anbar. Liwa al-Tafuf reprend l'information erronée selon laquelle Kataib Sayyid al-Shuhada, déployée à la frontière syrienne, aurait été bombardée par les Américains; en réalité la milice chiite pro-iranienne a été victime d'un raid de l'EI, qui sera documenté par une vidéo du groupe djihadiste...

En septembre 2017, Liwa al-Tafuf s'escarmouche avec les Kurdes du PKK dans le Sinjar: les tensions sont fortes entre les deux groupes. Le 6 septembre, les combattants de la brigade 13 paradent devant les corps de quatre hommes de l'Etat islamique tués lors d'un assaut des djihadistes. La brigade 13 tue plusieurs dizaines de combattants djihadistes lors de plusieurs opérations près de la frontière syrienne, à l'ouest de Mossoul; les images de la brigade montrent aussi au moins un corps de femme au milieu des hommes tués. Liwa al-Tafuf aurait pu opérer grâce à des renseignements fournis par des habitants sur les déplacements de l'EI (c'est ce que dit la brigade, en tout cas). Le 25 septembre 2017, Qasim Muslih est nommé commandant de l'axe ouest-Anbar du Hashd pour libérer cette partie de la province encore contrôlée par l'EI. En octobre 2017, une partie de la milice opère toujours, toutefois, à l'ouest de Mossoul, dans la province de Ninive. Le 8 novembre, la brigade 13 découvre un atelier de fabrication de VBIED dans al-Qaïm tout juste reprise. Le 12 novembre, Liwa al-Tafuf découvre encore un stock de 440 mines dans la ville. Le 22 décembre 2017, la brigade 13 démantèle une voiture kamikaze de l'EI préparée pour frapper al-Qaïm, où elle va désormais cantonner.

En 2018, la brigade 13 reste déployée à la frontière irako-syrienne, à l'ouest de la province d'al-Anbar, autour d'al-Qaïm. Le 4 janvier, elle enlève des IED placés sur les pylônes relais de communication. Le 17 janvier, la brigade 13 et l'armée découvrent trois tunnels de plusieurs kilomètres de long dans al-Qaïm. Le 10 février, Liwa al-Tafuf retire 150 kg d'explosifs en IED dans le champ pétrolifère d'Akkas. Le 12 février, la brigade 13 démantèle une ceinture explosive prête à l'emploi. Elle porte secours à 11 miliciens des Forces Démocratiques Syriennes pris au piège par l'EI de l'autre côté de la frontière. Le 18 février, Liwa al-Tafuf enlève encore 10 IED disposés par l'EI à al-Qaïm.

Combattants des FDS secourus par Liwa al-Tafuf.

Le 10 mars, la brigade 13 protège le site d'Akkas où des entreprises serbes et coréennes veulent reconstruire la centrale électrique, hors-service. Elle découvre aussi un tunnel de 150 m de long utilisé par les djihadistes. Le 29 mars, la brigade 13 démine les IED placés par le groupe terroriste sous les routes en dur. Le 12 avril, la milice irakienne trouve encore des tunnels utilisés dans al-Qaïm par l'EI. Le 26 avril, la brigade 13 découvre un camp d'entraînement dans l'ouest de la province d'al-Anbar. À ce moment-là, elle opère avec d'autres milices comme Sayara al-Khorasani (brigade 18), une des plus pro-iraniennes du Hashd. Le 14 mai, elle met à jour une cache de l'organisation djihadiste en bordure du district d'al-Qaïm. Le 5 juin, Liwa al-Tafuf repousse une tentative d'infiltration de l'EI en Irak à la frontière avec son artillerie. Le 21 juillet, les miliciens reçoivent une formation aux premiers secours via la Croix Rouge internationale.

Le 21 août, Liwa al-Tafuf mène une opération de ratissage d'al-Qaïm à Akashat, avec le soutien d'hélicoptères de l'armée. La brigade ouvre aussi le feu avec son artillerie sur les positions de l'EI en Syrie. Le 28 août, Liwa al-Tafuf participe à une opération de ratissage à l'ouest d'al-Anbar. En septembre 2018, les hommes de la milice assurent la protection du champ pétrolifère d'Akkas. Le 1er septembre, elle fait quatre prisonniers qui appartiendraient à l'EI. Le 12 septembre, elle désamorce une ceinture explosive dans une maison abandonnée à Husaybah, preuve que les cellules de l'EI sont actives dans la région. Le 16 septembre Qassem Muslih décore un ingénieur qui a réparé une usine de traitement de l'eau pour le ravitaillement du Hashd. Le 7 octobre, sur la base de renseignements précis, Liwa al-Tafuf enlève des explosifs placés sur des tours de transmission pour téléphone dans le secteur de Rawa, et arrête 3 hommes dans l'ouest de la province d'al-Anbar. Le même jour, une opération de ratissage avec l'armée est lancée dans l'ouest de la province. Ce mois d'octobre, l'EI lance plusieurs attaques ou fait exploser des IED dans le champ pétrolifère d'Akkas. Certaines sources accusent les milices chiites du Hashd d'avoir visé l'armée irakienne qui avait repris la garde du champ pétrolifère, parce que l'armée se mettrait en travers du pont terrestre vers la Syrie, où combattent certaines de ces milices comme Kataib Hezbollah. Qasim Muslih prétend également que les forces spéciales danoises qui encadrent des miliciens locaux sunnites auraient ouvert le feu sur Liwa al-Tafuf à al-Qaïm, ce qui est faux.

Liwa al-Tafuf appuyée par un Mi-17 de l'aviation irakienne.

Le 12 novembre, la milice, déployée à l'ouest d'al-Anbar, réalise une incursion sur le territoire syrien à des fins de reconnaissance. Un bombardement à la roquette sur les positions de l'Etat islamique, à Baghouz Fawqani, al-Soussah et Mozan aurait tué 20 djihadistes selon la brigade. Une tentative d'incursion de l'EI côté irakien aurait également été repoussée avec l'artillerie.

L'emblème de Liwa al-Tafuf est riche en symbolique. Sur fond rouge, un bouclier comprend, au sommet, une inscription honorant le chiisme; en-dessous on lit Liwa al-Tafuf. L'AK-47 dressé à gauche et le poing levé au centre font évidemment penser aux Gardiens de la Révolution iraniens et à leurs affidés. Mais on observe le drapeau irakien. Le poing tient un foulard rouge (couleur symbolique pour le chiisme) sur lequel est écrit "Ya Hussein" (Ô Hussein). A l'extérieur du bouclier, en haut, une inscription faisant référence au Hashd al-Chaabi.

Liwa al-Tafuf insiste sur la dimension chiite de son combat. Le 2 mai 2018, Qasim Muslih est présent aux funérailles d'un leader d'une autre milice du Hashd, Firqat al-Imam Ali (brigade 2, liée au tombeau de l'imam Ali à Nadjaf). Le 1er juin, les miliciens commémorent l'imam Hussein à al-Qaïm. Le 20 septembre 2018, des combattants servent le repas aux participants de l'Ashoura. La milice organise une procession dans la ville pour cette célébration.

Il semble néanmoins que la brigade 13 se soit rapprochée, au fil des années, des éléments pro-iraniens du Hashd. Le 23 août 2017, Qasim Muslih est au QG de Kataib Sayyid al-Shuhada, une autre milice chiite, pro-iranienne, à l'ouest de Mossoul. En octobre 2017, un opérateur média de Liwa al-Tafuf est récompensée par Quwat al-Shaheed al-Sadr al-Awal, la brigade 25 du Hashd, proche du parti Da'wa de l'ancien Premier Ministre Nouri al-Maliki, lui-même proche de l'Iran. En mars 2018, Liwa al-Tafuf opère à la frontière syrienne avec Saraya al-Khorasani, milice très pro-iranienne du Hashd, comme on l'a déjà signalé. Le 25 mars, Qasim Muslih déclare dans une interview télévisée que la présence américaine dans l'ouest de l'Irak ne rendra pas le pays plus stable. Le 7 mai, Qasim Muslih défile aux côtés d'Abou Mahdi al-Muhandis, commandant adjoint du Hashd, très proche de l'Iran. Le 23 juin 2018, une vidéo le montre commenter une carte à propos du bombardement de miliciens de Kataib Hezbollah en Syrie, de l'autre côté de la frontière à l'ouest d'al-Anbar: la frappe est attribuée par lui aux Américains. Tous ces indices et d'autres témoignent d'un rapprochement évident avec les éléments pro-iraniens du Hashd.

Qasim Muslih à côté d'Abou Mahdi al-Muhandis.

Comme d'autres milices chiites du Hashd, Liwa al-Tafuf entretient un vrai culte du chef autour de son leader, Qasim Muslih. Liwa al-Tafuf communique via une page Facebook suivie par plus de 14.000 personnes. Un groupe Facebook est associé à la page. La brigade dispose aussi d'un site Internet. Un compte Twitter et un canal Telegram ne sont plus alimentés depuis longtemps. Liwa al-Tafuf, sa branche média en tout cas, est capable de produire des clips vidéos/musicaux pour soutenir le moral de ses combattants et faire sa promotion. Elle relaie aussi les interviews que son chef a pu donner, comme dans un papier d'un centre de recherches de l'ONU sur le traitement des prisonniers de l'Etat islamique.

Liwa al-Tafuf fait aussi la publicité des soins apportés à ses blessés (vidéo du 13 septembre 2018). Elle a d'ailleurs une subdivision chargée des "martyrs" et des blessés. Le 1er mars, Qasim Muslih visite un hôpital à Baalbek, au Liban, qui soigne les miliciens blessés. Le 12 avril, une délégation du sanctuaire de l'imam Hussein visite les blessés et les familles des "martyrs". En juillet 2017, déjà, la ville de Baalbek avait célébré la victoire à Mossoul et la participation de la brigade 13 à la bataille: il semble que le secrétariat du tombeau de l'imam Hussein à Kerbala ait développé des liens étroits avec cette ville libanaise, ce qui expliquerait le soutien dont bénéficie ici Liwa al-Tafuf.

Qasim Muslih (2ème à gauche) à Baalbek, pour visiter les blessés.

Liwa al-Tafuf développe aussi l'aide civile aux habitants de l'Irak et insiste beaucoup sur ce point, en particulier dans la province d'al-Anbar. En octobre 2017, elle envoie des médicaments à l'hôpital du Sinjar. Le 1er juin 2018, elle annonce avoir arrêté trois voleurs de transformateurs électriques dans le district d'al-Qaïm. Le 13 juin, Qasim Muslih annonce l'ouverture d'une usine de gaz dans l'ouest d'al-Anbar, pour éviter les abus liés à la vente au marché noir de bonbonnes de gaz, transportées depuis Ramadi. Le 23 juin, une vidéo du Hashd montre la brigade 13 réparer une installation pétrolière dans le secteur d'al-Qaïm. Le 4 septembre, les véhicules logistiques de la brigade arrivent à Bassorah. Le 12 septembre, elle distribue des vivres et de l'eau à Bassorah et dans l'ouest d'al-Anbar. Le 19 septembre, la brigade distribue des vivres à la population de l'ouest d'al-Anbar, et met en scène pour sa propagande la joie des habitants. Le 28 septembre, les moyens du génie de la brigade sont mis à contribution pour réparer des conduites d'eau à Bassorah, où l'agitation contre le gouvernement a récemment pris des proportions sans précédent en raison des problèmes d'alimentation en eau potable. La propagande de Liwa al-Tafuf insiste aussi sur la coopération avec les tribus d'al-Anbar.

Qasim Muslih, le chef de Liwa al-Tafuf, dispose de sa propre page Facebook. Le 20 août, cette page relaie une vidéo sur l'installation de forces américaines à al-Qaïm, pour surveiller le Hashd selon le propos, et la critique. Sur celle-ci est relayé le 1er octobre une vidéo montrant les tirs de missiles balistiques iraniens sur la poche de Hajin, après l'attaque terroriste à Ahwaz.

Comme beaucoup d'autres formations du Hashd, Liwa al-Tafuf se compose surtout d'une infanterie légère de miliciens armés de fusils d'assaut AK, de mitrailleuses PKM et de lance-roquettes RPG-7. Toutefois le groupe dispose aussi de matériels fournis par l'Iran, comme les véhicules légers Safir, dont un muni d'un lance-roquettes multiple Type 63 (107 mm) et un autre avec canon sans recul de 106 mm (copie iranienne d'une arme américaine, sans doute). Liwa al-Tafuf dispose de sa propre flotte d'engins du génie, bulldozers et excavateurs. Elle a aussi des camions pour le transport des véhicules lourds. Liwa al-Tafuf a également sa propre flotte de technicals, surtout des pick-up Land Cruiser armés. Elle a aussi plusieurs Humvees qui ont été surblindés. Elle a aussi à disposition un char T-55 et, plus rare, un véhicule blindé BMP-2. Son artillerie comprend des mortiers et un pick-up Land Cruiser muni d'un lanceur de roquettes de 122 mm. A l'été 2017, Liwa al-Tafuf avait remis en état un certain nombre de véhicules abandonnés, ce que l'on voyait dans une vidéo à la télévision irakienne. Il y avait notamment plusieurs véhicules blindés BMP-2, un char T-55, plusieurs EE-9 Cascavel. La brigade dispose de sa propre unité de drones Phantom 4 pour l'observation aérienne.

Char T-55 aux couleurs de Liwa al-Tafuf. Au fond, un Mi-17 de l'aviation irakienne.

Sur la période considérée ici, Liwa al-Tafuf a combattu à l'ouest de Mossoul jusqu'en octobre 2017. Elle se redéploie ensuite dans l'ouest de la province d'al-Anbar pour reprendre la dernière enclave territoriale de l'EI, et reste cantonnée depuis à al-Qaïm, à la frontière syrienne. Elle s'y trouve encore actuellement.

La brigade 13 subit des pertes au combat face à l'EI. Le 5 octobre 2017, la brigade enterre au tombeau de l'imam Hussein l'opérateur média Hamza al-Aboudi. Le 17 octobre 2017, Akram al-Deraii est tué à l'ouest de Mossoul. Tout au long de l'année 2018, Liwa al-Tafuf perd certains de ses miliciens sur le front d'al-Anbar. Le 10 février, Ahmad Sahr al-Fartousi est tué à al-Qaïm. Le 29 juin, trois "martyrs" sont enterrés, de la tribu Abouda de Kerbala. Le 21 août, Ibrahim Muhammad Jaber est tué dans le district d'al-Qaïm. Le 3 novembre 2018 ont lieu les funérailles du "martyr" Omar al-Janabi, tué par un IED près d'al-Qaïm. Le 21 novembre, Qasim Hashim Sarhid meurt quant à lui par accident.

Liwa al-Tafuf paraît, au final, engagée sur la voie d'un rapprochement avec l'Iran, via les proxies de ce dernier dans le Hashd al-Chaabi. Sa participation aux combats contre l'Etat islamique depuis 2014 et ses moyens militaires en font un acteur incontournable dans l'ouest de la province d'al-Anbar, au point que l'on peut se demander quel contrôle le gouvernement irakien et les forces armées régulières exercent sur les milices du Hashd.

Voir:

La 10e brigade du Badr: comment la mobilisation chiite communique sur les réseaux sociaux

Irak: le retour en force de l'Etat islamique

L'Irak aux mains des milices chiites: l'exemple du Badr

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