Comment encaisser l’annonce d’un cancer ?
D’après un sondage OpinionWay réalisé en 2017, 74% des adolescents interrogés ont peur d’avoir un cancer et 68% le redoutent chez leurs parents. En effet, le cancer est une maladie terrifiante, redoutée plus que d’autres pourtant plus graves. D’où vient cette peur et comment la gérer après un diagnostic du cancer?
> Pourquoi avons-nous peur du cancer?
Évidemment, nous avons peur du cancer parce que la mort est une (forte) possibilité. Mais ce n’est pas la seule raison. Les peurs sont souvent relatives au traitement, tout ce que nous allons endurer et tout ce qui va changer en nous et autour de nous. Et même quand on nous dit que nous allons guérir, nous avons peur de ce que le futur nous réserve et que le cancer surgisse encore une fois.
Le cancer est très médiatisé, pour la bonne cause, oui, mais l’effet est parfois inverse. Malgré la grande disponibilité des informations aujourd’hui, les mauvaises pensées et les fausses croyances sont toujours là. À titre d'exemple, on sous-estime toujours le rôle de l’activité physique et de l’alimentation comme facteurs du cancer.
> Comment réagir au diagnostic du cancer?
D’après une étude Allemagne publiée en 2016, 80% des nouveaux patients atteints du cancer du sein manifestent des symptômes du stress post-traumatique avant d’avoir commencé le traitement. De même, 30% des patients atteints du cancer souffrent de dépression après le diagnostic. Tout ceci pour dire que la manière dont le patient reçoit la nouvelle et "l’encaisse" a beaucoup d’effet sur sa santé physique et mentale.
- Prenez le temps de comprendre
La première chose à faire après un diagnostic du cancer est de prendre le temps de "digérer" la nouvelle. Écoutez et prenez note de toutes les émotions et pensées qui vous traversent. Non pour vous en débarrasser, mais pour identifier vos craintes et vos doutes, et toutes les informations que vous voulez connaître. Il est temps ensuite de comprendre ce qui se passe vraiment. Posez à votre médecin toutes les questions qui vous agitent!
- Ne soyez pas seul
Le soutien de l’entourage est d’une grande importance dans le traitement du cancer. Confiez-vous à quelqu’un auquel vous faites confiance et évidemment à votre médecin qui saura vous guider si vous avez besoin de l’aide d’un psychologue ou d’un groupe de support.
- Anticipez les changements à venir
Une des raisons principales pour lesquelles le cancer est effrayant est le changement physique causé par le traitement. Perte de cheveux, perte de poids, cicatrices, modification d’une partie du corps suite à une chirurgie... les possibilités sont nombreuses selon le type du cancer et son stade.
Discutez tous les changements possibles avec votre médecin et pourquoi pas vos proches et d’autres patients du cancer. Ensemble, vous trouverez des idées et solutions qui vous aideront à anticiper le changement et mieux le gérer quand il se produira.
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> Comment doivent réagir les proches du patient ?
Face à une personne atteinte du cancer, on ne sait pas trop comment agir et quoi dire. En même temps, cette personne effrayée et stressée anticipe notre réaction et surtout notre soutien.
Avant tout, il faut être capable d’écouter l’autre sans le juger ou l’apitoyer. Donnez-lui la chance de vous dire tout ce qu’il ressent, c’est ce dont il a besoin premier. Et pour être vraiment utile, informez-vous bien sur sa situation et ce que vous pouvez faire pour l’aider.
Vous pouvez faire part de votre opinion, donnez des conseils, mais n’oubliez pas que c’est dans son corps (et son esprit) que ça se passe et que la décision finale lui revient. Proposez votre aide d’une façon claire en accompagnant votre proche à l’hôpital ou en vous occupant d’une tâche à sa place. Mais n’essayez pas de tout contrôler, le patient a besoin de garder une vie normale autant que possible.
C’est également important d’être constamment présent tout au long du traitement. Rien de pire pour un patient atteint du cancer que de se sentir éloigné, isolé et coincé alors que tout le monde retourne petit à petit à sa vie normale. Enfin, soyez là jusqu’à la fin. Le patient a également besoin de votre soutien après le traitement quand il a finalement guéri, mais que rien en lui ne lui semble comme avant.
Cet article a été rédigé par Rodolphe Oppenheimer, psychanalyste (https://psy-92.net/). Il est l'auteur d'un nouvel ouvrage Une vie heureuse et réussie (mode d'emploi) aux éditions Marie B.
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