Pourquoi suis-je obsédé par la mort ?
La mort est un sujet que l'on n’aime pas aborder, mais auquel on pense beaucoup. Et alors qu’y songer est tout à fait normal, devenir obsédé par la mort, sa propre mort, devient problématique!
D’où vient cette obsession? De quoi avons-nous peur exactement? Et comment faire face à nos peurs et enfin accepter la mort?
> Pourquoi pensons-nous trop à la mort?
La mort a toujours été un sujet sensible, inconfortable et évité. Personne ne veut penser à ce jour quand un être aimé mourra, ou quand notre propre mort infligera de la peine aux autres. Et pourtant, ces pensées sont inévitables parce que la mort est justement inévitable.
Des milliers de personnes meurent chaque jour dans le monde pour différentes raisons, et les médias sont là pour nous le rappeler. À cela s’ajoute nos propres expériences avec la mort d’un proche, d’un ami ou d’un voisin. On reconnait que la mort existe et qu’elle est proche de nous. Pire encore: on ne sait jamais quand ce sera notre tour.
Soudainement, la mort devient une sorte de prédateur qui pourrait attaquer à n’importe quel moment. La mort est imprédictible, même pour une personne avec une maladie mortelle. On ne peut qu’y penser, essayer de comprendre, essayer de se préparer.
> Pourquoi avons-nous peur de la mort ?
Ces prises de conscience à propos de la mort nous stressent à différents niveaux. Il y a ceux qui ont peur de quitter ceux qu’ils aiment et pensent à la peine qu’ils ressentiront, ceux qui ont peur de ne plus exister, ceux qui ont peur du processus de la mort (maladie, souffrance, solitude, etc.) et ceux qui ont peur de ce qui se passera après la mort.
Les peurs liées à la mort varient en fonction du développement de la personne, de ses expériences avec la mort, de ses croyances religieuses et culturelles, etc.
On pourrait essayer de rationnaliser la peur de la mort pour une personne âgée ou une personne sérieusement malade. Mais la vérité est que ces personnes acceptent souvent la mort mieux que d’autres qui (logiquement) n’ont aucune raison de s’inquiéter. La mort n’est plus un mystère pour eux (en tout cas pas autant qu’avant) et ils atteignent un certain niveau d’acceptation.
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Par contre, quelqu’un qui n’a aucune raison de s’inquiéter trouve plus de difficulté à accepter la mort. Il est jeune, il n’est pas malade et devrait selon toute probabilité vivre encore longtemps. Et pourtant, il sait que n’importe qui peut mourir n’importe quand et n’importe comment. Cette idée seule est suffisante pour créer une série de pensées négatives et obsessionnelles.
> Que faire quand la mort nous obsède?
Les gens qui pensent beaucoup à la mort risquent de développer une anxiété spécifique également appelée thanatophobia. Il s’agit d’une phobie caractérisée par les idées persistantes et les peurs liées à la mort en général et surtout à sa propre mort. Les symptômes varient selon les cas, allant des pensées obsédantes à propos de la mort au fait d’éviter toute situation jugée risquée ou même ne plus sortir de chez soi.
Mais avant même de parler de phobie, il est important de faire face à ses obsessions et essayer de les contenir. Non en évitant de penser à la mort, mais en y pensant correctement. Au lieu de craindre comment votre mort se produira ou ce qui vous attend dans l'Au-delà, admettez que la mort est une finalité inévitable et qu’en attendant, vous devez vivre votre vie pleinement.
Essayez également de discuter le sujet avec une personne âgée, vos grands-parents par exemple. Vous verrez les choses de leur perspective, eux qui s’approchent de la mort et qui ne considèrent pas ceci comme une mauvaise chose.
Les obsessions liées à la mort ne sont pas à prendre à la légère. Elles peuvent générer de véritables symptômes physiques et vous empêcher de vivre votre vie normalement. Si c’est le cas, il est nécessaire de demander l’aide d’un professionnel dans le but d’obtenir un traitement psychologique adéquat.
Cet article a été rédigé par Rodolphe Oppenheimer, psychanalyste (https://psy-92.net/). Il est l'auteur d'un nouvel ouvrage Une vie heureuse et réussie (mode d'emploi) aux éditions Marie B.
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