Traiter l'éjaculation précoce : comment le psy peut être la solution

Trouble sexuel très répandu, l'éjaculation précoce est une épreuve pour les hommes touchés et par extension les couples. Mais il existe des solutions pour la traiter, notamment en cherchant du côté d'éventuelles causes psychologiques. Les explications et les conseils du psychanalyste Rodolphe Oppenheimer, pour France-Soir.

L’éjaculation précoce ou prématurée est un des troubles sexuels les plus fréquents chez les hommes, puisque 1 sur 5 est concerné. Entre idées reçues fausses, multiplicité des approches et tabouisation, l’éjaculation précoce tourmente la vie de beaucoup d’hommes et par extension de couples.

Et si l’on abordait le sujet d’un point de vue psychologique. Autrement dit, quels sont les aspects, ressorts, causes et conséquences psychologiques de l’éjaculation précoce?

L’éjaculation précoce a-t-elle des causes psychologiques?

Dans beaucoup de cas, l’éjaculation précoce a des causes psychologiques. Les causes évidentes, plus simples à repérer, ne sont souvent que des retentissements d’autres causes plus profondes et lointaines:

> Les idées reçues fausses

Malgré l’accès facile à l’information, le monde de la sexualité regorge de fausses idées et croyances. Ainsi, la performance sexuelle de l’homme est perçue comme un indice de masculinité, et tout problème, manque ou dysfonctionnement relatif toucherait à sa dignité. Et c’est ce qui engendre par exemple l’anxiété de performance, une des causes fréquentes de l’éjaculation précoce.

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> L’éducation stricte

Beaucoup d’idées relatives à la vie sexuelle sont obtenues par l’éducation, notamment des parents. Plusieurs scénarios sont possibles: le sexe est un acte répugnant ou honteux, perception des relations sexuelles hors mariage, interdiction de certaines pratiques, etc. Tout ceci peut engendrer des troubles sexuels s'exprimant par l’éjaculation prématurée.

> Le manque d’expérience

L’éjaculation précoce peut être primaire, vécue dans le début de la vie sexuelle et due à un manque d’expérience. La nervosité, la peur de faire mal à la partenaire et l’anxiété de performance sont alors impliquées.

> Les mauvaises expériences et anciennes habitudes

L'éjaculation précoce peut aussi être secondaire, développée plus tard alors que l’éjaculation était satisfaisante auparavant. Ceci peut être dû à de mauvaises expériences et quand les anciennes habitudes affectent les comportements sexuels. C’est le cas par exemple quand la personne avait l’habitude d’éjaculer rapidement pour ne pas être pris en train de masturber ou pour évacuer la tension sexuelle rapidement.

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> Les souvenirs traumatisants

Les souvenirs traumatisants sont des causes fréquentes des futurs troubles anxieux et sexuels. Cela peut aller du fait de se faire prendre pendant une masturbation à l’abus sexuel. Avoir assisté ou pris conscience des problèmes sexuels entre les parents peut aussi générer des souvenirs traumatisants et donc des troubles au futur.

À cela s’ajoutent les troubles anxieux comme le stress et la dépression.

L’aspect psychologique est-il toujours présent?

Un éjaculateur précoce n’arrive pas à contrôler l’action de l’éjaculation, qui se produit alors rapidement et avant qu’il le souhaite. Il ne s’agit pas d’une maladie, mais plutôt d’un comportement troublé. De ce fait, les facteurs peuvent être physiques, psychologiques, comportementaux, relationnels, etc.

Il se peut donc que les causes de l’éjaculation précoce soient physiques. Les plus connues sont les problèmes de la thyroïde, le diabète, l’hypertension artérielle, la maladie de la  prostate, l’urétrite et certaines conditions comme un prépuce trop court ou un gland hypersensible.

Cela n’empêche pas que d’autres facteurs psychologiques soient en cause, mais pas encore identifiés. Et même quand ce n’est pas le cas, l’aspect psychologique est toujours présent à travers les mécanismes psychiques de l’éjaculation précoce, la manière dont l’homme vit le problème, ses impacts sur lui et sur le couple.

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L’éjaculation précoce est accompagnée chez l’homme de frustration, de peur et d’humiliation. La frustration de ne pas pouvoir se contrôler, la peur de ne pas faire jouir sa partenaire et l’humiliation de ne pas être à la hauteur, de ne pas être un "vrai" homme. L’anxiété et l’irritabilité ne tardent pas à arriver, parfois d’autres troubles sexuels et évidemment une vie de couple troublée.

Traitement de l’éjaculation précoce: par où commencer?

Faut-il avoir recours aux médicaments, à la psychothérapie ou bien aux deux? La réponse est simple, il faut d’abord déterminer les causes de l’éjaculation précoce. Pour cela, un bon diagnostic est nécessaire. Et pour cela, il ne faut pas hésiter à en parler d’abord à votre partenaire puis à un médecin généraliste qui vous dirigera chez un sexologue ou un thérapeute.

Vous pouvez également directement consulter un sexologue ou un thérapeute. Dans tous les cas, des examens physiques doivent être effectués pour déterminer d'éventuelles causes physiques, s’il y en a, et vérifier la présence d’autres troubles sexuels. Il faudra ensuite discuter les éventuels facteurs psychologiques et relationnels et envisager un traitement qui prend en compte tous les aspects.

Différents traitements sont possibles pour traiter l’éjaculation précoce: les médicaments, la thérapie sexuelle du couple, l’approche sexocorporelle et la psychothérapie. Celle-ci permet non seulement de traiter l’éjaculation précoce, mais aussi d'exhumer toutes les autres facettes du problème et de se réconcilier avec son corps et sa sexualité.

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