Grèce : démission d'Alexis Tsipras, législatives anticipées
C'est un nouveau rebondissement de la crise grecque mais pas vraiment une surprise: le Premier ministre Alexis Tsipras a annoncé jeudi 20 sa démission et la tenue de nouvelles élections législatives dans un mois.
Ce coup de théâtre est destiné à lui donner davantage de marge de manœuvre, face à son parti Syriza dont un nombre important de membres lui reprochent d'avoir renié ses engagements de campagne en signant un accord financier avec les dirigeants européens et les créanciers du pays.
"Le mandat que j'ai reçu le 25 janvier (après la victoire de son parti aux dernières législatives, NDLR) a atteint ses limites", a-t-il déclaré lors d'une allocution à la télévision. C'est pourquoi il "demande à nouveau la confiance des électeurs pour mettre en œuvre" sa politique et les réformes que prévoit l'accord conclu avec les dirigeants européens, a-t-il ajouté: de nouvelles élections législatives seront donc organisées, probablement le 20 septembre, selon son entourage.
Alexis Tsipras devait présenter officiellement sa démission dans la soirée au président de la République. Dans l'attente des législatives anticipées, un gouvernement intérimaire composé de hauts magistrats grecs devrait régler les affaires courantes.
C'est un nouveau coup de poker politique du Premier ministre qui, en pleines négociations à Bruxelles, avait organisé un référendum le 5 juillet pour repousser les propositions des dirigeants de l'Union européenne et des créanciers internationaux de la Grèce visant à tirer le pays de sa crise financière.
Cette victoire du "non" ne l'avait cependant pas empêché, le 13 juillet, après d'intenses négociations à Bruxelles, d'accepter un plan européen encore plus contraignant, en échange d'une restructuration de la dette grecque et d'un troisième plan d'aide au pays.
Ce plan, qui prévoit l'octroi de 86 milliards d'euros à la Grèce, a été adopté à deux reprises par le Parlement grec, mais un grand nombre des députés de Syriza ont voté contre et Alexis Tsipras a dû faire appel, à chaque fois, aux députés de l'opposition pour obtenir cette approbation.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.