Poser un lapin à son médecin pourrait bientôt être sanctionné financièrement. C’est en tout cas le souhait d’un syndicat qui espère ainsi lutter contre les déserts médicaux.
Chaque année, les Français posent 28 millions de lapins à leurs médecins ! C’est, pour les praticiens, un manque à gagner bien sûr, mais aussi 40 minutes de perdues qui, chaque jour, pourraient être consacrées à un autre patient. Et permettrait ainsi de limiter l’allongement des délais d’obtention d’un rendez-vous et l’augmentation du nombre de passages aux urgences : +21 millions par an !
Les patients n’honorent pas leur rendez-vous sans prévenir
Certes, les applications de prise de rendez-vous (telles que Doctolib par exemple) ont permis de faire reculer le nombre de consultations non honorées sans annulation préalable. Mais les chiffres restent édifiants et poussent, depuis plusieurs années, les syndicats de médecins à réclamer une sanction financière pour les indélicats. Selon un sondage publié en avril 2019, 15% des patients (et 31% des 25-34 ans) ont déjà « posé un lapin » à un professionnel de santé, dont 40% plus d’une fois…
Parmi les raisons invoquées : une urgence (17%) ou un imprévu qui met en retard sans possibilité de prévenir (14%). Mais si plus d’un patient sur trois a déjà manqué un rendez-vous, c’est tout simplement parce qu’il l’avait oublié (37%) ou, pire encore, parce qu’il n’avait plus besoin du rendez-vous mais n’avait pas jugé utile de prévenir (43%)…
Une sanction financière pour lutter contre les déserts médicaux
La conséquence directe de ces rendez-vous non honorés, c’est, au-delà du manque à gagner, une désorganisation « importante » du travail des médecins.
Pour responsabiliser les patients concernés, le syndicat de l’Union française pour une médecine libre (UFML) a lancé une pétition réclamant que les médecins puissent faire payer ces consultations non honorées. Une vingtaine d’euros pourrait ainsi être facturée aux patients qui ne se sont pas présentés sans prendre le soin d’annuler leur rendez-vous. Une pratique déjà autorisée en Belgique par exemple.
A noter que cette somme n’atterrirait pas dans la poche des médecins, mais permettrait d’alimenter un fonds pour lutter contre les déserts médicaux.