Sexe : pourquoi il ne faut plus avoir honte de ses fantasmes
Nos fantasmes sexuels nous dérangent parfois: inavouables, voire perturbants, ils ont pourtant une vraie utilité psychique y compris dans le couple. A condition de savoir les dompter. Le psychanaliste Rodolphe Oppenheimer livre son analyse à France-Soir.
Les désirs et les fantasmes sexuels sont tout ce qu'il y a de plus naturel. Ils font partie de la sexualité depuis des temps archaïques. L'être humain est un être de désirs. Ceux-ci nous inspirent et nous guident sur le chemin de soi. Mais l'être humain est aussi un être fait de fantasmes. Qu’est-ce que le fantasme dans la sexualité et quels impacts peut-il avoir sur notre vie?
> Une définition du fantasme
Le fantasme sexuel est une représentation imaginaire dont la fonction est de concevoir des scénarios inassouvis favorisant la stimulation sexuelle. C’est un scénario entièrement construit par notre imaginaire. Certains n’en ont pas. Mais généralement, le fantasme fait partie intégrante de la relation sexuelle et teinte nos désirs. Il y a autant de fantasmes qu’il y a de personnes: chacun d’entre nous a un rapport singulier au désir. Il n’y a pas de limites à ces pensées à condition qu’ils ne débordent pas les frontières de l’imagination.
> A quoi servent les fantasmes?
Et oui, les fantasmes ont une utilité! Ils enrichissent nos relations sexuelles en les émancipant. En les partageant avec notre partenaire et en les assumant, ils ouvrent sur des sensations nouvelles et émoustillent notre plaisir. Sans l’aide du fantasme, plusieurs relations de couple ne sauraient passer à travers l’épreuve du temps. Après 20 ou 30 ans de relation, le fantasme permet d’entretenir le désir sexuel. Certaines personnes ne peuvent atteindre l’orgasme que par leur entremise; à ce titre, il est d’un très grand intérêt. De plus, il faut se le dire, le fantasme est sain parce qu’il procure du plaisir.
> Fantasmes et malaises
Mais nous ne sommes pas tous confortables avec nos désirs intimes. Certains de nos fantasmes nous semblent inavouables et nous nous gardons bien d’en parler. En fait, personne n’est obligé d’en parler. Il se peut que vous désiriez garder votre jardin secret. C’est parfait. Il se peut aussi que vous ressentiez de la honte ou de la culpabilité à la simple idée de les imaginer. Certaines personnes en perdent jusqu’à l’estime de soi.
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Il faut toutefois savoir que les fantasme n’ont bien souvent rien à voir avec la réalité ni avec vos valeurs et qu’ils expriment et évacuent des tensions psychologiques internes. Dans les pires scénarios, il est bien évident qu’on ne voudra aucunement en réaliser ne serait-ce que les préliminaires! Il faut reconnaître nos limites et les limites de notre partenaire. Il est même essentiel de faire une distinction entre les désirs inavoués que l’on peut réaliser et ceux qui pourraient s’avérer néfastes à notre développement personnel et aux autres. Des sexologues compétents peuvent nous aider à entretenir une relation plus saine avec nos fantasmes. Il ne faut pas perdre de vue que ces pensées se déploient dans notre cerveau, ce qui en fait une zone érogène intarissable avec laquelle il faut composer.
L'auteur: Rodolphe Oppenheimer est psychanalyste (https://psy-92.net/) et notamment auteur d'un nouvel ouvrage, Une vie heureuse et réussie (mode d'emploi) aux éditions Marie B.
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