10% des jeunes Français ont des difficultés pour lire, 4% sont illettrés
Si le fléau de l'analphabétisme a pratiquement disparu en France, celui de l'illettrisme est encore une réalité. C'est du moins le constat d'une enquête se basant sur les résultats des Français de 17 ans ayant participé à la Journée Défense et Citoyenneté (JDC, la fameuse "journée d'appel") et publiée ce mercredi sur le site de l'Education nationale. Les chiffres sont alarmants: 10% des jeunes ont des difficultés à lire et 4% seraient même illettrés.
Les résultats de cette étude se basent sur les tests passés par plus de 750.000 adolescents lors de leur JDC. Parmi ceux-ci, 9,6% ont de grosses difficultés de lecture et, faute notamment de vocabulaire, n'arrivent pas à comprendre des textes simples. Et, pour 4,1% de ces jeunes, il faut même parler d'illettrisme.
L'épreuve proposée consistait à lire un programme de cinéma (films, horaires, salles…) ainsi qu'un court texte. Un exercice d'apparence simple, surtout pour des jeunes de cet âge, mais qui s'est pourtant révélé insurmontable pour une partie d'entre eux, qui concentrent leurs efforts sur la reconnaissance des mots et non sur leur sens, ce qui s'apparente à l'illettrisme selon les critères de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI).
Bien qu'ayant diminué d'un point entre 2009 (10,6%) et 2014 (9,6%), la part des jeunes ayant des difficultés de lecture tend à se stabiliser. A noter que, mis à part les DOM-TOM, les territoires ruraux sont généralement plus touchés. Les adolescents concernés sont ainsi plus nombreux dans le département de l'Aisne, où 16% déchiffrent plus qu'ils ne lisent, contre 12% en Seine-Saint-Denis et entre 8 et 10% dans les Landes.
Sans surprise, le niveau d'étude influe également largement sur les résultats. Ainsi, près des deux tiers des jeunes en difficulté n'ont pas dépassé le collège ou une formation de type CAP ou BEP, contre moins de 5% des titulaires au moins du baccalauréat général ou technologique. Enfin, de légères disparités existent entre les garçons et les filles (11% en difficultés, contre 8%), mais qui se tassent à mesure que le niveau d'étude augmente.
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