Attentats en France : la caravane de la Croix-Rouge forme désormais à la pose d'un garrot

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 31 juillet 2016 - 16:04
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Des salariés de la Croix-Rouge.
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©Gile Michel/Sipa
La Croix-Rouge française a lancé sa 15e Caravane d'été, où elle prodigue des formations aux premiers secours pour les vacanciers.
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La Croix-Rouge française a lancé sa 15e Caravane d'été, où elle prodigue des formations aux premiers secours pour les vacanciers, et a introduit cette année, en réaction aux attentats, une initiation aux "comportements qui sauvent", notamment la pose d'un garrot.

"L'objectif est de former le grand public puisque ces situations d'urgence", type attentat, "se produisent là où il y a beaucoup de monde. Arrêter une hémorragie doit se faire dans les premières secondes et la personne la plus à même de l'arrêter est celle qui est là où cela se produit", indique à l'AFP Mickaël Salgado, président départemental de la Croix rouge en Gironde.

L’apprentissage de la pose d'un garrot avait été supprimé voilà une dizaine d'années des programmes de formation de la Croix-Rouge "car ce n'était pas des cas que l'on rencontrait", explique-t-il, mais il a été réactivé suite aux attentats de novembre 2015 à Paris.

Lors de cette caravane d'été en neuf étapes partout en France, qui n'est en fait pas itinérante mais mise en place par les comités départementaux de la Croix-rouge, les vacanciers peuvent être initiés au massage cardiaque associé à la défibrillation automatisée, aux bonnes réactions en cas de catastrophe, ainsi qu'à la stabilisation des blessés pendant les minutes qui précèdent l'arrivée des services d'urgence. Depuis 1999, 47.000 personnes y ont été formées.

Selon l'expérience des formateurs, un vacancier désire rarement consacrer plus d'une heure à une telle initiation, "l'objectif est donc de donner le minimum d'éléments en peu de temps", poursuit Mickaël Salgado, espérant également provoquer des envies de suivre la formation complète des gestes de premiers secours qui s'étale sur une journée. Et pourquoi ne pas susciter des vocations à devenir bénévole au sein des équipes de secours.

Samedi, sur les quais de Bordeaux, des tentes au logo de la Croix-Rouge abritent du soleil des mannequins destinés à apprendre le massage cardiaque. Francis, un Bordelais d'une cinquantaine d'années, s'est arrêté pour suivre la nouvelle initiation aux "premiers secours et comportements qui sauvent". Après avoir massé un mannequin et posé un défibrillateur, il se voit expliquer par un formateur comment poser un garrot improvisé: " Ce n'est pas évident et c'est quand même mieux de s'entraîner un peu avant". "En situation réelle jamais je n'en aurais fait un, mais désormais si je devais en faire, je serais un peu moins stressé", dit-il.

Damien Moreau, responsable départemental de la formation à la Croix-Rouge de Gironde, explique que l'on réalise un garrot improvisé "avec tout ce que l'on peut avoir sous la main": un morceau de tissu ou un foulard assez large et non élastique pour le bandage et, pour réaliser un tourniquet, qui va aider à comprimer le sang, les nerfs et les muscles, un morceau de bois, une cuillère, ou même une mini-pompe à vélo...

"Le garrot doit se poser quelques centimètres au-dessus de la plaie. Si sa pose ne nécessite pas plus de 30 secondes, c'est un geste simple qui peut sauver une vie mais qui n'est pas anodin car une des conséquences est le risque d'amputation" de la partie basse du membre privée de sang un long moment, souligne-t-il.

Un noeud simple avec un tissu aidera à limiter le rejet de sang mais ne sera pas suffisant. Et effectuer une pression avec la main n'est réalisable que sur une personne à la fois, mais ne doit pas se pratiquer en cas de fracture ouverte ou de corps étranger, type éclat ou couteau planté dans un membre, détaille le formateur de 37 ans.

Environ 15% de la population française est formée aux premiers secours mais les attentats de novembre 2015 ont fait croître de 40% les demandes de formation auprès de la Croix-Rouge. "Quand la population a été visée, il y a eu une prise de conscience qui a poussé les gens à se former, à se dire +si ça m'arrive à moi, il faut que je sache quoi faire+", estime Mickael Salgado.

Selon lui, "en une journée de formation on peut apprendre beaucoup de gestes primordiaux. Et qu'est-ce qu'une journée quand dans sa vie on peut, peut-être, sauver la vie d'une personne?".

 

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