Attestations numériques pirates : gare à vos données personnelles
Le 6 avril dernier le gouvernement a mis à disposition des français un site pour générer l’attestation de déplacement dérogatoire numérique, nécessaire pour tout déplacement actuellement. Cette application garantit la bonne gestion des données personnelles en assurant qu’elles ne sont pas collectées. Cependant les sites de génération d’attestation pirates n’ont pas tardé à faire leur apparition. On vous explique comment ne pas se faire piéger par un faux site de génération d’attestation qui collecterait vos données.
Au moins trois applications non officielles collectent vos données
L’attestation numérique a déjà conquis beaucoup de confinés. On économise du papier, de l’encre, et le policier peut la scanner en gardant une distance de sécurité. Mais attention, il existe des générateurs d’attestation numérique qui ne font pas partie des outils officiels du Gouvernement. L’agence de cybersécurité Defensive Lab Agency a repéré trois applications différentes disponibles sur les mobiles Android. Contrairement à l’outil du Ministère de l'intérieur, elles collectent vos informations dans le but de générer des revenus publicitaires.
Comment savoir si mon attestation est fausse ?
Dans tous les cas, il faut se méfier de tout service se présentant sous la forme d’une application mobile. Pour l'instant, il n'existe pas d’application officielle: l’attestation est disponible seulement en utilisant un simple formulaire en ligne, accessible depuis tout terminal (smartphone, ordinateur de bureau, ordinateur portable, tablette, et même les téléphones traditionnels équipés de 3g et capables de lire les PDF).
Pour cela, rendez-vous sur ce lien , ou taper dans votre moteur de recherche préféré “attestation de déplacement dérogatoire”.
« Dans les résultats, attention à bien sélectionner un site ayant comme nom de domaine le ministère de l'intérieur, c’est à dire interieur.gouv.fr. »
Ne passez surtout pas par des sites qui n’appartiennent pas au gouvernement.
La création d'un formulaire a été préférée par le gouvernement à une application justement parce que c’est plus facile d’accès, plus simple à utiliser et sans besoin de mises à jour au cas où l’attestation viendrait à évoluer.
En Conclusion :
Aucun besoin de télécharger une application. Le site officiel pour l'attestation est en lien ici.
Trois sites ont déjà été identifiés comme trompeurs : com.attestationsortiefrance, com.fourrier.attestationdedplacementdrogatoire, fr.synappslab.derogation.
Quelles données peuvent vous voler ces applications?
D’un côté, ces applications peuvent collecter des informations qui pourraient être utilisées pour vous proposer de la publicité ciblée (votre âge ou votre lieu de résidence par exemple). Mais elles peuvent aussi accéder à la liste de vos contacts ou encore à la liste des applications installées sur votre smartphone, ce qui donne beaucoup plus de détails sur votre vie privée (style de vie, orientation sexuelle, hobbies, niveau culturel,…).
Tout a été réfléchi pour éviter les risques de fraude
Selon Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, les premières solutions d’attestations numériques ont été refusées au début du confinement parce qu’elles ne protégeaient pas les données personnelles. Une fois le confinement mis en place, les équipes du ministère de l’Intérieur ont cherché à identifier le système le plus efficace contre la fraude. Le formulaire une fois rempli ne stocke pas les informations, il sert seulement à générer des QR codes. Les données sont donc seulement visibles à travers les QR codes. Castaner rappel dans un communiqué qu’aucun stockage de données n’est réalisé.
Aujourd'hui un précédent frappant est le nombre de comptes Zoom en vente sur le dark web : 530 000 comptes piratés. Ce n'est pas un petit chiffre et donc la sécurité des données n'est pas à prendre à la légère par les autorités. Cela arrive même au plus grand de se faire pirater.:
Lire aussi :
La surveillance numérique dans le cadre des épidémies est elle acceptable? Etude France-Soir
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.