Baccalauréat : la philosophie sonne le top départ
La philosophie sonne mercredi comme tous les ans le top départ des écrits du bac, marqué cette fois par une série de possibles distractions ou complications: Euro de football, grèves de transport, sécurité renforcée, ramadan...
Dès 08H00, les candidats généraux et technologiques planchent sur la philosophie, épreuve souvent redoutée en raison de la subjectivité supposée de la notation, de la hantise d'être hors-sujet ou de la crainte de braquer un correcteur avec des opinions contraires aux siennes.
En 2015, les terminales avaient disserté sur "La politique échappe-t-elle à l'exigence de vérité?", "Suis-je ce que mon passé a fait de moi?", ou "La conscience de l'individu n'est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient?".
Sur Twitter, où le hashtag #BacPhilo était un des plus utilisés mardi, certains candidats prévoyaient d'"y aller au talent", tandis que d'autres évoquaient les thèmes sur lesquels ils souhaitaient tomber, comme la "liberté", ou imploraient: "Socrate mon pote j'invoque ton génie, stp fais pas ton crasseux".
A 09H30, les candidats au bac professionnel leur emboîteront le pas, avec le français. Comme l'an dernier, les lycéens enchaîneront six jours d'écrits, entrecoupés par un week-end de pause.
Dans un contexte de plan Vigipirate renforcé, les 675.975 inscrits à l'examen, âgés de 14 ans à 82 ans, ont été convoqués avec 15 à 30 minutes d'avance pour permettre la vérification des sacs et des identités "sans stress".
La ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem les a aussi invités à "prendre leurs précautions" face à d'éventuelles grèves dans les transports, tout en demandant aux directeurs de centre d'examen de "faire preuve de bienveillance" en cas de retard.
En région parisienne, la SNCF réactive un plan mis en place en 2014 "pour garantir au maximum la circulation de certains trains" afin que les candidats "arrivent à l’heure". Des agents arborant le badge "SNCF Spécial Exams" sont prévus "dans les gares-clés" pour les guider.
La plupart des candidats de cette session sont nés en 1998, l'année où les Bleus ont remporté la Coupe du monde de football à domicile. Dix-huit ans plus tard, ils s'apprêtent à plancher pendant que la France accueille l'Euro-2016, source de frustration voire de distraction pour une partie des candidats.
Le début du bac coïncide d'ailleurs avec le match France-Albanie, mercredi à 21H00, tandis que la rencontre face à la Suisse tombera dimanche à la veille d'épreuves qui pèsent lourd pour certaines séries comme les mathématiques en S ou les sciences économiques et sociales en ES.
Le docteur Sylvie Royant-Parola, spécialiste du sommeil, conseille aux mordus du ballon rond de "choisir un match qu'ils ont vraiment envie de voir, une fois, pour se changer les idées". Et pas question de réviser après le match "parce que là, ils seront en privation de sommeil", prévient-elle.
"Les plus grands matches sont après le bac. Heureusement, il y aura la finale", se console Jonathan, en terminale S au lycée Victor-Hugo à Paris.
A Saint-Denis, ville du Stade de France, la fan zone est fermée pendant les écrits pour ne pas gêner les candidates du centre d'examen dans le prestigieux internat voisin de la Maison d'éducation de la Légion d'honneur (100% de réussite au bac en 2015).
Pour les candidats musulmans, le bac coïncide avec le mois du ramadan où ils sont invités à s'abstenir de boire et de manger notamment, des premières lueurs de l'aube jusqu'au coucher du soleil, soit pendant 18 heures en cette saison. "Passer un examen n'est pas une raison valable pour abandonner le jeûne", selon le Conseil français du culte musulman.
Pour connaître les résultats provisoires, il faudra patienter jusqu'au 5 juillet, et pour ceux qui n'auront pas l'examen du premier coup, les résultats après rattrapage seront connus jusqu'au 9 juillet, à la veille de la finale de l'Euro.
En 2015, 87,9% des candidats ont décroché leur baccalauréat: 91,5% dans la voie générale, 90,7% dans la technologique et 80,5% dans la professionnelle. La proportion de bacheliers dans une génération s'est élevée à 77,2%.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.