Circulation alternée et pic de pollution à Paris : seuls les véhicules à plaque paire autorisés à rouler ce mardi en région parisienne
Les véhicules impairs devront rester au garage ce mardi 6: pour la quatrième fois en 20 ans, Paris met en place la circulation alternée, en raison de la persistance de la pollution aux particules fines et au dioxyde d'azote.
Dans la capitale et 22 communes de la petite couronne, seuls les véhicules dont le numéro sur la plaque d'immatriculation est pair pourront circuler, a annoncé lundi 5 le préfet de police Michel Cadot. Le dispositif de circulation alternée sera reconduit mercredi si la "situation constatée par le comité d'experts" le demande, a-t-il ajouté. Les transports en commun seront gratuits mardi. La circulation alternée ne s'appliquera pas aux voitures utilisées pour le covoiturage.
La maire PS de Paris Anne Hidalgo réclamait déjà lundi la mise en place de la circulation alternée, mais les autorités lui avaient préféré des mesures contraignantes, comme des limitations de vitesse. "Nos concitoyens ne peuvent accepter de nouveaux atermoiements alors que des mesures fortes sont indispensables pour faire face au risque sanitaire", avait tonné Mme Hidalgo.
Le dispositif avait été instauré en région parisienne lors de pics de pollution en octobre 1997, puis reconduit en mars 2014 et en mars 2015. Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), en Ile-de-France, le trafic routier est responsable des deux tiers des émissions de dioxyde d'azote et de 55% des émissions de particules à Paris.
Les particules fines (d'un diamètre inférieur à 2,5 microns) sont particulièrement nocives pour la santé. Pénétrant dans les ramifications profondes des voies respiratoires et dans le sang, elles peuvent générer des cancers, de l'asthme, des allergies, des maladies respiratoires ou cardio-vasculaires. Le dioxyde d'azote NO2, que rejettent surtout les moteurs diesel, favorise, lui, l'asthme, voire les affections pulmonaires chez l'enfant.
Mais l'efficacité de la circulation alternée est questionnée. Elle "ne rime à rien car elle ne cible pas les véhicules les plus polluants", tranchait au printemps denier un rapport parlementaire. La mesure avait eu un effet limité après le pic de pollution de mars 2014, avait constaté Airparif, l'organisme chargé de la surveillance de la qualité de l'air dans la capitale.
Son impact aurait été supérieur si, au lieu de cibler les véhicules en fonction de leur plaque d'immatriculation, ils l'avaient été en fonction de leurs niveaux de pollution, relevait-il.
Un nouveau dispositif, basé sur un système de vignettes, doit remplacer la circulation alternée début 2017. L'OMS a classé le diesel comme cancérogène certain et les émissions des moteurs essence comme cancérogènes probables. Selon Airparif, 1,6 million de Franciliens, et un Parisien sur deux, sont exposés "à un air qui ne respecte pas la règlementation".
Outre Paris, voici les 22 villes concernées par le dispositif:
Hauts-de-Seine (92): Montrouge, Malakoff, Vanves, Issy-les-Moulineaux, Boulogne-Billancourt, Neuilly-sur-Seine, Levallois-Perret, Clichy;
Seine-Saint-Denis (93): Saint-Ouen, Pantin, Le Pré-Saint-Gervais, Les Lilas, Bagnolet, Montreuil, Aubervilliers, Saint-Denis;
Dans le Val-de-Marne (94): Vincennes, Saint-Mandé, Charenton-le-Pont, Ivry-sur-Seine, Le Kremlin-Bicêtre, Gentilly.
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