De la viande bovine atteinte de tuberculose dans vos assiettes ? Le procédé est légal
C'est Le Canard enchaîné qui dévoile l'information dans son édition de mercredi 25. Les amateurs de viande bovine en France consomment parfois, sans le savoir bien entendu, de la viande issue d'animaux atteint de la tuberculose. Et inutile d'y voir un scandale de fraude sur l'alimentation, la pratique est parfaitement légale.
Selon l'hebdomadaire satirique, ce serait en effet pas moins de 8.000 vaches qui seraient atteintes de la tuberculose chaque année dans les élevages français. Or, contrairement à ce que la législation de base impose –à savoir ne pas commercialiser une viande issue d'une bête infectée– la viande est mise légalement sur le marché. Comment? Grâce à une subtilité juridique. En effet, le règlement 854/2004 encadrant la question affirme que "lorsqu'une lésion tuberculeuse a été retrouvée dans les ganglions lymphatiques d'un seul organe ou partie de la carcasse, seuls l'organe ou la partie de carcasse infectée doivent être déclarées impropres à la consommation". Autrement dit, il est possible de mettre sur le marché un animal tuberculeux si les lésions impliquées par la maladie ont été ôtées de la carcasse. Grâce à cette porte de sortie, 3.000 tonnes de viande issue d'animaux malades peut être vendue.
Reste à savoir si la pratique est risquée pour l'homme. La réponse est difficile à dire avec certitude. Une transmission du bœuf à l'homme de la tuberculose est tout à fait possible, il en est d'ailleurs recensés une cinquantaine de cas chaque année. Mais ces cas de figure touchent principalement des agriculteurs, des vétérinaires et des consommateurs de lait non pasteurisé.
La tuberculose est une maladie infectieuse bactérienne. Dans sa forme la plus fréquente, elle attaque les poumons de la victime avant de se transmettre dans les ganglions et de provoquer la mort. Des traitements existent contre la maladie et le vaccin BCG, qui n'est plus obligatoire, protège normalement de la maladie. On recense 5.000 nouveaux cas chaque année dans l'Hexagone.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.