JO 2024 : Paris rêve très fort à des "jeux pour tous"
La Tour Eiffel, les Champs-Élysées, des sites historiques connus dans le monde entier, mais aussi la Seine-Saint-Denis jeune et cosmopolite: Paris veut "réussir des jeux pour tous", selon la philosophie de son projet de candidature pour les JO-2024 dévoilé mercredi.
Pour cela, il faut bien toute "la force d'un rêve", le slogan choisi pour accompagner le projet et dévoilé lors de la grande cérémonie de présentation organisée à la Philharmonie devant 2.000 spectateurs, dont 800 jeunes sportifs. Comme les trois autres villes candidates (Los Angeles, Rome et Budapest), Paris a déposé son projet auprès du Comité international olympique (CIO), alors que la date-limite était fixée à mercredi.
Toutes les villes devront envoyer une seconde mouture du dossier en octobre 2016, et une version finale du projet sera déposée au plus tard le 3 février 2017. Cette aventure diplomatico-sportive se terminera par le choix du vainqueur par le CIO, le 13 septembre 2017 à Lima.
"Nous avons l'opportunité de faire battre les cœurs de la France et du monde entier. Nous pouvons être 67 millions à monter sur la première marche du podium", a assuré Tony Estanguet, co-président du comité de candidature et triple champion olympique.
Accueilli par le public aux cris de "Manu, Manu, Manu", Manuel Valls est venu apporter le soutien de l'État au projet. "Paris 2024 doit être un événement fédérateur", a estimé le Premier ministre. "La France est forte à l'image d'une équipe de sportifs. Bien sûr, elle fait face à des difficultés, des attaques. C'est face au défi de la compétition que la France sait donner le meilleur d'elle-même car là, le collectif reprend le dessus".
Très attendu, le "storytelling" de la candidature, la nécessaire philosophie du projet qui devra séduire les membres du CIO, tourne autour de l'exploitation des richesses de la Ville lumière. "On va maîtriser les coûts (NDLR: un budget total de 6,2 mds EUR). On a la chance de bénéficier déjà de sites extraordinaires avec en plus des monuments comme la Tour Eiffel, les Invalides, le Grand Palais, les Champs-Élysées", a souligné Tony Estanguet.
Mais au-delà de ce Paris historique connu dans le monde entier, la place de la banlieue dans la candidature est significative. "Nous devons partager la force de notre rêve avec la Seine-Saint-Denis, département le plus jeune et le plus cosmopolite de France", a asséné Tony Estanguet. "Paris-2024 est un projet pour accompagner un territoire qui ne demande qu'à libérer son talent".
"Nous allons donner une dimension participative à cette candidature, faire en sorte que chaque Français quel que soit son âge, son origine, sa profession, ait la possibilité d'enrichir le projet", a promis l'autre co-président, Bernard Lapasset. "Faites des propositions! On vous attend!"
Sur un plan plus concret, Étienne Thobois, directeur général de la candidature, a apporté les dernières précisions au plan des sites déjà connu dans les grandes lignes. Il a rappelé que 70% d'entre eux existaient déjà et un seul, le centre nautique d'Aubervilliers, serait spécialement construit.
Par ailleurs, 80% des sites seraient localisés dans un rayon de 10 km autour du Village olympique, sur l'Ile-Saint-Denis, et 85% des athlètes logés à moins de 30 minutes de leur lieu de compétition. Huit jours après son logo, Paris a donc tous ses attributs de campagne: un slogan, mais également un premier film manifeste et un site internet, http://www.paris2024.org/frwww.paris2024.org.
L'autre ville favorite, Los Angeles, a de son côté dévoilé son logo: un athlète stylisé aux ailes d'ange illuminé de rose, violet et orange par le soleil californien, sans aucune référence aux couleurs du drapeau américain. "Nous invitons le monde entier à suivre le soleil jusqu'en Californie, en 2024", a lancé le président du comité de candidature Casey Wasserman. "Suivez le soleil" est le slogan choisi par la ville américaine.
Rome, elle, a comme Paris dévoilé son projet lors d'une grande cérémonie. Le Colisée, la Basilique Saint-Pierre, le Circus Maximus: la capitale italienne mise sur sa "grande bellezza", sa grande beauté, avec des épreuves concentrées dans trois sites principaux.
A l'inverse, Budapest a fait profil bas: elle a renoncé à organiser toute festivité, sa candidature étant loin de convaincre l'opinion publique en Hongrie.
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