Le 40e marathon de Paris sous haute sécurité

La 40e édition du marathon de Paris se tient ce dimanche. Une année anniversaire où la principale question est tout de même celle de la sécurité dans le contexte des attentats de Paris et Bruxelles. Quelque 50.000 coureurs sont attendus.

Sécurité renforcée, anniversaire et performance tenteront de trouver un terrain d'entente dimanche 3 à l'occasion du marathon de Paris, pour une 40e édition forcément particulière en raison de la menace terroriste.

La préfecture de police de Paris, garante de la sécurité de l'événement, ainsi qu'ASO (Amaury Sport Organisation), l'organisateur, sont volontairement restés vagues sur le dispositif mis en place dimanche. "Le dispositif de sécurité sera renforcé par des équipes de policiers implantés sur les zones de départ et d'arrivée en vue d'assurer la protection des participants", a toutefois communiqué la préfecture de police.

"Elles procèderont à des contrôles en appui d'un important dispositif de filtrage mis en place par l'organisateur. Le public sera systématiquement palpé avec ouverture et contrôle des sacs. De même, des patrouilles seront mobilisées pour sécuriser l'ensemble de l'itinéraire emprunté par les coureurs. Des véhicules de secours et d'assistance seront également présents sur place comme il est de coutume pour ce genre d'événement. Quelques centaines de policiers seront mobilisés à cette occasion".

Jeudi 31, lors d'une conférence de presse, les organisateurs se sont voulus rassurants. Des vigiles, des physionomistes et des détecteurs de métaux seront ainsi au programme dimanche. "Le dispositif prévu a été considérablement renforcé", a expliqué Edouard Cassignol, directeur du marathon.

"Nous avons renforcé les fouilles de bagages, à la fois en termes de ressources et de matériaux puisque les personnels seront équipés de détecteurs de métaux. Nous avons aussi prévu des physionomistes, des personnes formées pour détecter tous les comportements anormaux, et enfin nous avons briefé nos presque 3.000 bénévoles sur le fait d'être vigilant le jour-J", a-t-il annoncé.

Dimanche, près de 50.000 participants (57.000 inscrits) sont attendus sur les 42,195 km d'un parcours qui traverse Paris d'est en ouest, entre Bois de Boulogne et Bois de Vincennes. De nombreux spectateurs et familles de participants, soit des dizaines d'autres milliers de spectateurs, sont également attendus le long des routes empruntées.

 Le marathon de Paris est un événement mondial: 160 nationalités sont ainsi représentées au départ. En moyenne, chaque année, près de 10.000 inscrits renoncent finalement à prendre le départ, en raison de blessures ou de problème d'agenda. Il faudra donc attendre le départ, dimanche, pour savoir si les attentats de Paris ou Bruxelles ont pu jouer sur la motivation des coureurs.

"Il n'y a absolument pas de psychose", a cependant déjà estimé Edouard Cassignol. "Après les événements du 13 novembre, nous avons reçu beaucoup de mails nous demandant si le marathon était maintenu. Notamment des mails d'Américains et d'étrangers. Ce phénomène ne s'est pas reproduit après les événements dramatiques des dernières semaines".

Pour la première fois de l'histoire du marathon de Paris, les vainqueurs de l'année précédente défendront leurs titres: l'Ethiopienne Mesereth Mengistu chez les dames, et le Kényan Mark Korir chez les messieurs. Les records de l'épreuve ne semblent pas devoir tomber en 2016, sauf si la météo se montre clémente: ils sont la propriété de l'Ethiopienne Boru Tadese (2h21:04. en 2013) et de l'Ethiopien Kenenisa Bekele (2h05:04. en 2014).

Le marathon de Paris fête cette année à la fois ses 40 ans - première édition en 1976 - et sa 40e édition. Une particularité due à l'annulation de la course en 1991, la seule de l'histoire. Les organisateurs avaient alors préféré renoncer à la course trois mois avant sa tenue en raison de l'engagement militaire de la France dans la Guerre du Golfe. Cette année, malgré la situation, une telle annulation n'a pas été envisagée, selon les organisateurs. "La question ne se pose pas", a asséné Yann Le Moenner, directeur général d'ASO. Des festivités sont donc programmées, en particulier au 40e kilomètre.