Les réseaux sociaux trop laxistes sur la modération des commentaires haineux
Le problème des réseaux sociaux c'est qu'on peut y dire tout et n'importe quoi. D'après une étude réalisée par les associations SOS Racisme, SOS Homophobie et l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et parue jeudi 12, les systèmes de modération des contenus haineux de Facebook, Twitter et YouTube sont inefficaces.
Pour en arriver à cette malheureuse conclusion, les associations ont signalé deux semaines durant 586 contenus à caractère raciste, antisémite, négationniste ou homophobe. Résultat des courses: Facebook a supprimé 34% de ces contenus, tandis que YouTube et Twitter n'en ont retiré respectivement que 7% et 4%. Dans le détail, la firme de Mark Zuckerberg s'est montré beaucoup plus efficace sur l'homophobie (26 contenus signalés, 15 supprimés) que sur l’antisémitisme (16 signalés, 4 supprimés) ou le négationnisme (3 signalés, zéro supprimé). Sur YouTube, sur 115 commentaires racistes signalés, neuf seulement ont été supprimés. Quant aux 10 contenus négationnistes épinglés, aucun n'a été effacé. Twitter, enfin, est " l’acteur s’étant le moins conformé à ses obligations légales et à ses propres conditions générales d’utilisation", note l'étude alors que des messages appelant à "brûler les homos" ou demandant "la mort pour les Juifs et les bougnoules" ont été laissés.
Ainsi, pour le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, cité par La Voix du Nord, "les plates-formes refusent d’assumer leurs responsabilités qui commandent d’empêcher de se transformer en canaux de propagation de la haine". "Il semble que ces plateformes préfèrent censurer des photos de seins plutôt que des appels aux meurtres contre des homos, des Arabes ou des Juifs. Qu'elles s'expliquent donc sur leurs choix", renchérit Sacha Reingewirtz, président de l'UEJF, cité par Le Figaro. Pour remédier au laxisme ambiant, les associations appellent donc Facebook, Twitter et YouTube à changer leurs algorithmes de recommandation, chargés de suggérer les contenus les plus susceptibles de plaire à l'internaute en fonction de ses centres d'intérêt. "Chose que les géants du Web rechignent à faire depuis de nombreuses années, au nom du secret industriel et de la liberté d'expression", explique Le Figaro.
Ces derniers temps, face à la menace terroriste grandissante, ils ont toutefois accepté de renforcer leur collaboration avec les autorités, sur la question notamment de la propagande djihadiste. En février, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est rendu aux Etats-Unis pour rencontrer les Google, Facebook, Microsoft et Twitter et réclamer une "meilleure coordination dans la lutte contre la propagande et le recrutement terroristes sur Internet", rappelle le quotidien. Les géants du Web se réunissent depuis régulièrement à Matignon pour faire le point sur le sujet.
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