Limitation de vitesse : une décision jugée "stupide" par l'association 40 millions d'automobilistes

La baisse de la limitation de vitesse sur certaines portions de routes d'Ile-de-France est accueillie froidement par les associations de défense des automobilistes. L'une d'entre elles dénonce vendredi une décision "prise en vue des élections".

La baisse de vitesse de 20km/h sur certaines portions de routes d'Ile-de-France, dévoilée ce vendredi 17, mécontente les automobilistes. Pierre Chasseray, porte-parole de l'association 40 millions d'automobilistes, interrogé par FranceSoir, a qualifié cette mise en place de "stupide" à cause de son manque de pertinence: "On nous dit que c'est pour la pollution et ça concerne 46km d'autoroutes et des axes autoroutiers qui sont assez éloignés de Paris".

Parmi les zones concernées par cette mesure figurent un tronçon de l'autoroute A104 emprunté quotidiennement par 150.000 véhicules et des portions des autoroutes A115 et A12. Le directeur régional et interdépartemental adjoint de l'Equipement et de l'aménagement Ile-de-France, Eric Tanays, a expliqué au quotidien Le Parisien que "Cela devrait permettre de limiter l'effet accordéon du trafic et donc de retarder la création de bouchons". Mais le fait qu'elle concerne seulement une quarantaine de kilomètres fait dire à Pierre Chasseray qu'il "ne faut pas prendre les français pour des débiles".

Eric Tanays défend aussi cette mesure comme un moyen de faire baisser la mortalité routière. Céline Kastner, de l'Automobile Club association, s'est exprimée contre cette justification dans l'article du Parisien, déclarant que "la baisse de la vitesse accompagnée de contrôles radar est la réponse systématique dès que l'on parle d'accidents. Alors que les contrôles d'alcoolémie sont en diminution, il faudrait réaliser un audit afin de déterminer les causes de ces accidents". Le choix des sections de routes concernées "a été fait avec les élus locaux et les associations de riverains", précise encore Eric Tanays au Parisien, ce qui est un autre problème pour Pierre Chasseray: "Les élus locaux ont pris cette décision en vue des élections".

Les associations de défense des automobilistes s'étaient déjà opposées la baisse de la vitesse sur le boulevard périphérique parisien: elle était passée de 80 à 70km/h en janvier 2014.