Lyon va en finir avec l'autoroute qui traverse son centre-ville

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 04 mai 2016 - 20:43
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Des camions sur une autoroute.
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©Jean-Paul Pelissier/Reuters
Sur les 115.000 véhicules qui, quotidiennement, empruntent la portion de l'A6/A7 qui passe par le centre-ville de Lyon, 16.000 ne font que transiter. (Image d'illustration).
©Jean-Paul Pelissier/Reuters
L'Etat a autorisé le déclassement de l'A6/A7 dans sa traversée de Lyon. Car, une quarantaine d'années après sa création, l'autoroute constitue un évident facteur de pollution atmosphérique et sonore et n'a en rien réglé les problèmes de circulation.

Adieu le mythique bouchon de Fourvière sur la route des vacances? L'Etat a autorisé le déclassement de l'autoroute A6/A7 dans sa traversée de Lyon: une décision qui met fin à une aberration urbanistique vieille de 45 ans sans trancher la question des alternatives. "Dans peu de temps, la traversée de Lyon pourra se faire sans rencontrer de feu rouge et notre ville sera la seule cité au monde, après Los Angeles, à se trouver dans un tel cas", annonçait avec gourmandise en 1970, l'ex-maire de Lyon Louis Pradel à un autre amoureux de la "bagnole", le président Georges Pompidou.

Percement du tunnel sous la colline de Fourvière, mise en deux fois trois voies des quais longeant le Rhône, construction de l'imposant échangeur de Perrache qu'un autre maire de Lyon qualifiera aimablement de "connerie du siècle": la jonction des autoroutes A6 et A7 au coeur de la ville devait signer dans les années 1970 l'entrée dans la modernité de la capitale des Gaules. Las, comparable à une balafre dans une cité dont des pans entiers sont pourtant classés au patrimoine mondial de l'Unesco, l'autoroute constitue une quarantaine d'années plus tard, un évident facteur de pollution atmosphérique et sonore et n'a en rien réglé les problèmes de circulation. Qui n'a jamais entendu parler ou expérimenté les célèbres bouchons du tunnel sous Fourvière?

"Pour beaucoup de gens, Lyon s'est longtemps résumé aux bouchons", note le maire et président (PS) de la Métropole, Gérard Collomb, pour qui le déclassement de la portion d'autoroute entre Limonest et Pierre-Bénite, - soit les deux portes de Lyon en direction ou en provenance de Marseille et Paris - est "quelque chose d'historique". Sur les 115.000 véhicules qui, quotidiennement, empruntent cette portion de l'A6/A7, 16.000 ne font que transiter. "Du coup, le déclassement permettra que 16.000 véhicules ne passent plus par le cœur de ville", souligne-t-on dans l'entourage du maire de Lyon.

Dans un courrier adressé à l'élu en date du 3 mai, le secrétaire d'Etat chargé des Transports Alain Vidalies a fait part de son "accord de principe" à ce déclassement, tout en appelant à être "vigilant à ce que les mesures prises se fassent dans l'intérêt des circulations à l'échelle globale". Il reviendra à la nouvelle Métropole de Lyon de réaménager cet axe, avec notamment la transformation d'une portion le long des quais du Rhône en boulevard urbain "apaisé" qui privilégiera les modes de transport dits "doux", bus ou vélo.

"Les choses ne vont pas changer du jour au lendemain", prévient cependant M. Collomb qui réalise un joli coup politique local salué des écologistes à la droite. Un groupe de travail avec les services de l'Etat doit définir d'ici fin juin les modalités, le calendrier et les aménagements réalisables à court et moyen terme, explique M. Collomb. Le maire de la troisième ville de France estime que les premiers changements pourraient intervenir d'ici la fin de son troisième mandat à l'hôtel de ville, soit en 2020. Reste que le trafic quotidien de transit - mais aussi les pics de circulation des grandes transhumances de vacances - devra bien être absorbé, alors que l'agglomération commence à craquer aux coutures.

Dans sa lettre à M. Collomb, Alain Vidalies a confirmé la poursuite des études sur le grand contournement autoroutier de Lyon qui semble pencher aujourd'hui davantage à l'est de la région lyonnaise, via un raccordement de l'A432 à l'A7. Le déclassement de l'A6/A7 n'enterre pas par ailleurs l'idée d'un péage urbain aux portes de Lyon comme à Londres ou Milan. Elle fait partie "des choses sur lesquels on continue de réfléchir", avance M. Collomb, soucieux d'améliorer la qualité de l'air comme l'image de son agglomération épinglée pour sa pollution atmosphérique par l'association Robin des Bois dans son "Atlas de la France toxique" rendu public ce mercredi.

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