Pas d'étiquetage sur l'origine dans plus de 50% des viandes transformées
L'association de consommateurs UFC Que choisir a dévoilé lundi que l'indication de l'origine des viandes dans les produits transformés, une revendication des éleveurs qui n'est pas aujourd'hui obligatoire, était inexistante pour plus de la moitié des produits à base de viande.
Au total, 54% des produits transformés font l’impasse sur l’origine de la viande, mais cela représente les trois quarts des produits à base de poulet, plus de la moitié de ceux à base de porc, et 30% de ceux à base de bœuf.
L'étiquetage de l'origine de la viande est obligatoire pour les morceaux entiers, mais pas quand la viande a été préparée par un industriel pour faire des sandwichs, des plats préparés ou de la charcuterie, où il ne dépend que du bon vouloir de l'industriel.
L'UFC relève notamment que les trois quarts des saucisses de Strasbourg ne portent aucune indication du pays d'origine, et il en va de même pour 62% des nuggets de poulet, 87% des charcuteries de volaille, ou encore 92% des sandwiches au jambon.
Concernant les marques, l'association souligne que cinq grandes marques indiquent systématiquement l'origine des viandes qu'elles utilisent: Le Gaulois, Charal, Marie, Findus et Zapetti. Au contraire Dalinat, Père dodu et Sodebo ne l'indiquent jamais, selon l'association.
Le groupe agroalimentaire Fleury Michon, qui ne précise l'origine de la viande que sur 33% de ses produits transformés, a annoncé lundi, en réaction à l'étude de l'UFC, qu'il allait désormais l'afficher sur l'ensemble de ses produits.
Parmi les marques de distributeurs (MDD), seul Intermarché sort son épingle du jeu avec 84% des produits étiquetés, contre 23% pour Leader Price, 24% pour Casino, 32% pour Auchan et 33% pour Leclerc.
"La déception est à la hauteur de l'enjeu de transparence: immense!", s'exclame l'association après avoir passé au crible les étiquetages de 245 aliments de consommation courante à base de viande de boeuf, de porc et de poulet pour 13 grandes marques nationales et 7 enseignes de la grande distribution.
Le scandale alimentaire, mais également sanitaire des lasagnes à la viande de cheval en 2013, "permis par l’opacité de l’étiquetage", a pu mettre pendant quelques semaines la pression sur Bruxelles.
Cependant, la Commission européenne n'a "pas adopté de mesure réglementaire (à la différence des scandales passés), jugeant suffisantes les informations données à titre volontaire par les fabricants", a déploré l'association qui demande qu'elle adopte "une réglementation sur l'étiquetage obligatoire de l'origine nationale dans les produits transformés".
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