Péages urbains : 5 euros pour rouler dans Paris ? Ce n'est pas pour tout de suite
L'avant-projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) transmise au Conseil d’Etat, publiée mercredi 17 par le site d’information Contexte ouvre la voie à l'installation en France de "péages urbains".
Un système qui existe déjà dans de nombreuses villes d'Europe et préconisé par certains pour lutter à la fois contre la pollution, les bouchons et les problèmes de stationnement. Mais il n'a jamais été expérimenté. La faute à des conditions de mises en place trop restrictives et complexes, même si sur le papier les lois "Grenelle" de 2010 autorisaient déjà les collectivités à tester la facturation de la circulation en ville.
Mais la route semble encore longue avant d'en arriver à ces fameux péages urbains. D'abord parce qu'il faudra attendre que l'avant-projet de loi se concrétise. Etant donné le calendrier parlementaire chargé, les discussion ne devraient pas débuter à l'Assemblée nationale avant le premier semestre 2019. Et à supposer que la mesure survive aux débats, la mise en place des premières expérimentations devrait encore prendre plusieurs mois.
A cela s'ajoute le fait que nombre de collectivités ont exprimé leur frilosité face à cette idée. Et c'est bien à elle que reviendra la décision de créer ou non de telles zones payantes. Plusieurs élus ont critiqué un système discriminant: "Je ne veux pas mettre un péage qui serait strictement une barrière financière, ceux qui peuvent payer pourraient rentrer (dans Paris), ceux qui ne peuvent pas payer ne pourraient pas rentrer", avait par exemple déclaré Anne Hidalgo dès octobre 2017.
Pour d'autres, le péage est plus adaptés que les systèmes type "Crit'Air" avec des zones réservées aux voitures les plus propres, car il n'entraîne pas une interdiction pure et simple de circuler pour certains conducteurs.
Chaque commune aura donc à faire son choix. L'Etat ne devrait fixer, selon cet avant-projet de loi, qu'un plafond. Il est pour l'instant fixé pour une voiture à 5 euros dans les agglomérations de plus de 500.000 habitants et à 2,50 euros pour celles de plus de 100.000 habitants. En revanche pour les camions, le tarif pourrait s'envoler jusqu'à une vingtaine d'euros en l'état du texte.
Quoi qu'il en soit, il devrait encore couler de l'eau sous les ponts avant de voire fleurir ces "péages urbains". Lesquels ne seront pas matérialisés par des barrières physiques, ce qui pose également la question des modes de contrôle.
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