"Pokémon au volant, danger au tournant !" avertit la sécurité routière

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 04 août 2016 - 10:31
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Un automobiliste joue à Pokémon Go.
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©Sophia Kembowski/DPA/AFP
Les chasseurs de Pokémon Go appliquent sans limite le slogan du nouveau jeu phénomène, au point de ne pas le lâcher au volant de leur voiture, ce qui inquiète de nombreux acteurs de la sécurité routière.
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"Attrapez-les tous !" Les chasseurs de Pokémon Go appliquent sans limite le slogan du nouveau jeu phénomène, au point de ne pas le lâcher au volant de leur voiture, ce qui inquiète de nombreux acteurs de la sécurité routière.

Il n'a fallu que quelques heures après le lancement officiel du jeu en France, le 24 juillet, pour qu'apparaissent les premiers écarts de conduite. Dans l'après-midi, la préfecture de l'Aisne rapportait le cas d'une "dresseuse" -le nom des chasseurs de Pokémon car, après la capture, ils les dressent et les entraînent au combat - ayant perdu le contrôle de son véhicule sur l'autoroute alors qu'elle tentait d'attraper une de ces créatures. Le lendemain, un autre accident était recensé à Besançon: un jeune homme de 22 ans percutait un muret avant d'admettre face à la police qu'il était alors en pleine chasse.

Tous les pays où est arrivé ce jeu de réalité augmentée ont été confrontés à ce type de cas. Les virtuels Pikachu, Bulbizare et autres Carapuce se cachent un peu partout dans le monde réel. Plus on parcourt de terrain, plus on a de chances d'en capturer, voire de dénicher un spécimen rare. Les transports -voitures, motos, scooters, vélos- sont donc le moyen idéal d'augmenter son score rapidement. Certains joueurs confessent même prendre leurs véhicules dans l'unique but de chasser.

Les automobilistes ne sont pas les seuls à faire fi des règles élémentaires de sécurité routière: de nombreux piétons, obnubilés par leur quête, oublient de lever les yeux de leurs téléphones avant de traverser la route. "Cette application transforme la route et la rue en un immense terrain de jeu sans se soucier du danger que cela représente", souligne Christophe Ramond, le directeur études et recherches de l'association Prévention routière.

Cette dernière a demandé dès le 13 juillet aux concepteurs du jeu de "mettre en place un dispositif qui bloque le jeu lorsque l'utilisateur est en situation de conduite" et que "les personnages virtuels n'apparaissent plus sur les voies de circulation pour éviter une prise de risques inutiles aux joueurs piétons".

L'association 40 millions d'automobilistes, qui évalue à "3,4 millions" le nombre de personnes "qui jouent au volant", souhaite également la création d'une "charte de responsabilité". "Le jeu est bien fait et marrant mais il joue sur la rareté et faire apparaître des Pokémon sur l'autoroute, c'est un peu un pousse-au-crime", affirme à l'AFP son directeur général, Pierre Chasseray.

Partout dans le monde, les autorités multiplient les messages de prévention. "Don't Pokemon and drive", préconisent certains panneaux lumineux au bord des routes américaines. "Celui qui conduit, c'est celui qui ne joue pas", peut-on lire sur certaines autoroutes françaises, alors que l'Association des sociétés françaises d'autoroutes (Asfa) pointait début juillet une "nette progression" des accidents causés par l'inattention. La perte d'attention a été à l'origine de 16,9% des accidents mortels sur autoroutes en 2015.

Le gouvernement a appelé les citoyens à être "dresseurs et responsables". "Attrapez-les tous, mais pas n'importe comment!", ont également mis en garde sur Twitter les pompiers de Paris. "Pokémon Go, c'est l'arbre qui cache la forêt d'un usage du téléphone addictif et délirant. Tout usage du téléphone au volant, que ce soit pour jouer, appeler ou envoyer des SMS, est dangereux", rappelle le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe.

Captivés par l'apparition de cibles sur leurs portables, les joueurs oublient que l'usage du téléphone - même sans jouer - est passible de 135 euros d'amende et d'un retrait de trois points sur le permis. Le conducteur accidenté à Besançon a, lui, perdu six points et fait l'objet de trois contraventions de quatrième classe, notamment pour usage d'un téléphone au volant et non-respect des règles de sécurité.

 

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