Pourquoi la devise de la France est-elle "Liberté, Égalité, Fraternité" ?
La devise de la République française, "Liberté, Égalité, Fraternité", formule rappelant les principes et valeurs fondatrices du pays, est devenue un symbole de la République, tout comme Marianne et le drapeau tricolore.
"Liberté, Égalité, Fraternité", ces trois mots complémentaires, tout un chacun les connaît car ils sont gravés sur les façades des écoles, des lycées, des mairies, des bâtiments publics, etc. Mais savons-nous vraiment ce qu'elle signifie et surtout, pourquoi et comment elle est devenue la devise de la République française?
Apparue à la Révolution française de 1789, "Liberté, Égalité, Fraternité" faisait partie des devises invoquées, mais figuraient parmi beaucoup d'autres. La liberté et l'égalité sont tout de même posées comme principes dans l'article Ier de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789. Robespierre, en 1790, préconisait que la devise fût inscrite sur les drapeaux et les uniformes, mais son projet fut ignoré.
Comme beaucoup de symboles révolutionnaires, la devise tomba en désuétude sous l'Empire et la Restauration mais réapparut lors de la Révolution de 1830, réadaptée car empreinte d'une aura religieuse: les prêtres célébraient le Christ-Fraternité et bénissaient les "arbres de la liberté" qui étaient alors plantés. Il a fallu attendre 1848, lors de la rédaction de la Constitution de la IIème République, pour que la devise "Liberté, Égalité, Fraternité" soit érigée comme un principe de la République. Elle est, depuis, présente dans les Constitutions de 1946 et 1958 et fait partie intégrante du patrimoine national.
Mais dans leur individualité, que signifient ces trois termes?
La liberté est le premier des droits de l'être humain et s'applique dans de nombreux domaines de notre vie: liberté d'expression, de circulation, d'opinion, d'association, ou encore de mœurs. Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas. Elle consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui, et c'est pour cette raison que le principe d'égalité fut ajouté.
L'égalité signifie que la loi est la même pour tous et que chaque citoyen est soumis aux mêmes droits et aux mêmes devoirs, sans discrimination. "Mais certains sont plus égaux que d'autres!", ajoutait Coluche. C'est de ce principe qu'est née l'école de la République laïque et accessible à tous.
La fraternité est la plus originale de ce triptyque car elle relève de la sphère de la communauté plus que de l'individu, et de l'obligation morale plus que du contrat. C'est un devoir que nous avons les uns vis-à-vis des autres. Au quotidien, il se traduit dans le fait d'agir dans un esprit fraternel et solidaire. De la fraternité découle par exemple les protections sociales comme le chômage, la retraite, etc.
Mais la devise composée de ces trois mots magiques érigés sur les frontons de France est souvent remise en question. Ainsi la connotation chrétienne de "fraternité" ne fait pas l'unanimité et certains lui préfèrent aujourd'hui le terme "solidarité".
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