Premiers secours : après les attentats, les Français s'intéressent aux gestes qui sauvent

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 09 septembre 2016 - 17:51
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Une formation aux premiers secours.
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©Fred Dufour/AFP
Près de 75.000 personnes, ont bénéficié en 2016 d'une initiation aux "gestes qui sauvent".
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Suite aux attentats de 2015 et 2016, les formations aux premiers secours attirent de plus en plus de Français. Si elles sont aussi destinées à traiter les accidents de la vie courante, ces formations ont, pour les particuliers comme les professionnels, évolué pour faire face aux situations "de guerre".

Réagir face à un arrêt cardiaque, arrêter une hémorragie, se mettre en sécurité: face au risque des attentats comme aux accidents de la vie courante, les Français se précipitent, encouragés par les autorités, vers les formations de premiers secours.

"Les attentats du 13 novembre nous ont fait prendre conscience que les tueries de masse étaient possibles en France et qu'il allait certainement y en avoir d'autres. Et nous avons vu venir se former des gens inquiets à l'idée de se retrouver dans une situation type Bataclan sans rien pouvoir faire pour aider les gens qui souffrent", explique François-Xavier Volot, de la Fédération nationale de Protection civile (32.000 bénévoles).

Il observe ainsi une hausse de 10% en 2016 des formations au PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1, une formation de huit heures suivie par près de 200.000 personnes chaque année, dispensée par les pompiers, la Croix-Rouge ou la Protection civile).

Près de 75.000 personnes, dont une majorité de femmes, ont aussi bénéficié en 2016 d'une initiation aux premiers secours, dans le cadre de la campagne "Gestes qui sauvent", initiée en février, avec des sessions de sensibilisation de deux heures.

Et le 14 septembre marquera le lancement de la campagne "Adoptons les comportements qui sauvent", constituée autour de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), de la Croix-Rouge française et de la Fédération nationale de Protection civile, qui a reçu le label "Grande Cause nationale".

"C'est une campagne à deux niveaux: avant l'accident, comment l'éviter. Après l'accident, comment en limiter les conséquences", explique le président de la FNSPF, Eric Faure, dont le réseau s'étend sur plus de 4.000 casernes en France, facilitant le contact avec la population.

Au-delà des trois associations du collectif de la campagne "Adoptons les comportements qui sauvent", d'autres acteurs sont impliqués dans la formation aux gestes de premiers secours, comme la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), à l'initiative de sessions d'initiation gratuites depuis janvier à Paris ou le ministère de l'Education nationale, qui doit à terme former l'ensemble d'une classe d'âge, en classe de troisième.

Les attentats, qui ont vu les services de secours devoir soigner dans l'urgence des centaines de blessés, notamment par balles, ont entraîné une évolution des techniques employées par les services de secours: "Il est désormais indispensable que les secouristes soient formés aux techniques de médecine de guerre", a insisté en juin le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

L'initiation aux gestes qui sauvent a ainsi vu réapparaître la pose du garrot, dont l'apprentissage avait été supprimé voilà une dizaine d'années des programmes, car il n'était pas assez utilisé. Mais la mutation va bien au-delà.

"Par exemple, dans le cas d'une plaie béante à l'épaule, on ne peut pas poser de garrot. Nous avons acheté des compresses spécifiques, qu'il faut déposer à l'intérieur de la plaie pour stopper l'hémorragie. C'est un geste nouveau pour nous, nous n'étions jusqu'à présent quasiment jamais confrontés à ce type de blessures", détaille Eric Faure.

Moins connus, "les premiers secours socio-psychologiques" sont également en plein développement, notamment au sein de la Protection civile, qui tient son congrès du 9 au 11 septembre à Châteauroux, sur le thème "La protection des civils en temps de crise: une réponse citoyenne" et en a fait une spécialité, avec 2.500 bénévoles déjà formés.

"C'est la prise en charge immédiate des personnes qui ont vécu la catastrophe sans avoir de blessure physique, mais avec des blessures psychologiques ou psychiques", détaille François-Xavier Volot.

Mais au-delà du risque attentat, les associations insistent sur la nécessité de pouvoir faire face aux accidents quotidiens, alors que seulement 15% de la population française a suivi une formation aux premiers secours, un chiffre qui peut dépasser les 90% dans certains pays scandinaves.

"Comme on a quand même beaucoup plus de chances de tomber sur un accident qu'un attentat, la formation est utile toute l'année", assure François-Xavier Volot. Les accidents de la vie courante provoquent chaque année 20.000 décès et 4,5 millions de blessés, touchant près d'un foyer sur deux.

 

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