"Selfitis" : l'addiction aux selfies, une maladie mentale ?
Certains trouvent les selfies inutiles tandis que d'autres ont le besoin obsessionnelle d'en faire à longueur de journée. A en croire une étude réalisée par l'université de Nottingham Trent (Royaume-Uni) et la Thiagarajar School of Management (Inde), l'addiction au selfie, appelée "selfitis", serait un véritable trouble du comportement.
Pour parvenir à cette conclusion, dont les résultats ont été publiés le 29 novembre dernier dans International Journal of Mental Health and Addiction, les chercheurs ont fait appel à 400 personnes en Inde (le pays qui compte le plus de décès dus à un selfie). Puis, ils ont analysé leur comportement en leur faisant répondre à une série de 20 propositions qu'ils ont dû noter de un à cinq selon leur pertinence.
"Prendre des selfies réduit mon stress"; "j'obtiens énormément d'attention en partageant mes selfies sur les réseaux sociaux"; "je me sens plus populaire quand je poste un selfie" ou encore "à travers mes selfies, j'attends de l'estime de la part de mes amis" sont autant de petites phrases qui leur ont été proposées. Puis, une fois le questionnaire terminé, les scientifiques ont pu établir trois niveaux d'addiction.
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Le premier est "à risque". Il signifie que la personne concernée prend des selfies au moins trois fois par jour sans les poster sur les réseaux sociaux et qu'il faut donc être vigilant. La deuxième est "sévère" et désigne une personne qui en prend au moins trois fois par jour, en les postant tous sur les réseaux. Enfin, la dernière est "chronique". Il s'agit d'une envie incontrôlable de prendre des selfies tout au long de la journée et de les poster sur les réseaux sociaux plus de six fois par jour.
Pour les scientifiques, ce mal représentatif du XXIe siècle serait une maladie mentale à part entière. "Typiquement, les personnes qui souffrent de cette condition ont très peu confiance en eux et essayent de s'intégrer au groupe de leurs pairs. Ils peuvent manifester des symptômes similaires à d'autres comportements potentiellement addictifs", a expliqué le chercheur Janarthanan Balakrishnan à The Independent.
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