Services à domicile : les professionnels font bon ménage
Il est bien loin le temps des "bonnes" qui vivaient sous les combles des immeubles cossus. Et celui des employé(e)s de maison, des jardiniers et baby-sitters recrutés via les petites annonces et le bouche à oreille pourrait également disparaître. Car depuis plusieurs années, le secteur des aides ménagères à domicile s’est organisé en entreprises.
O2, Shiva, Un temps pour vous, dWeho, Proprenet… Certaines existent depuis plus de dix ans, d’autres sont plus jeunes mais toutes profitent d’un marché qui s’est largement développé. Entre le vieillissement de la population française, un taux de natalité relativement important et toujours plus de femmes qui travaillent, le nombre de foyers ayant recours à des aides ménagères explose. Entre 2001 et 2011, il a presque été multiplié par trois.
Par conséquent de plus en plus de sociétés proposent des services "clefs en main" pour les particuliers. Plutôt que de recruter leur(s) aide(s) personnellement avec ce que cela implique de périodes d’essai, calcul des heures et formalités administratives, les particuliers peuvent désormais s’adresser directement à une entreprise spécialisée: "Si le bouche à oreille était gage de qualité, cela se saurait", explique à FranceSoir Maxime Aiach, président du Groupe Acadomia, dont dépend l’entreprise Shiva, et de la Féderation du service aux particuliers (FESP). Les aides à domiciles sont salariées de l’entreprise et c’est donc à cette dernière de relayer les attentes des clients et de gérer les éventuels problèmes. Par exemple si l’employé(e) est malade, l’entreprise envoie un(e) remplaçant(e). Ces avantages ne dispensent pas de vérifier les détails du contrat (éventuels frais d’inscriptions, assurance, matériel à fournir …) avant de choisir ses fées du logis.
Les plus importantes entreprises proposent un devis en ligne ou sur place. En fonction du type de tâches exigées par le client et de la surface du logement, elles offrent une formule adaptée.
Moitié prix pour tous
Le client peut à loisir décommander son employé(e) ou demander du renfort en cas de besoin seulement quelques jours à l’avance, ou purement et simplement cesser de faire appel aux services de l’entreprise. Les principaux acteurs proposent même un système de pointage téléphonique. Via une application sur téléphone portable, l’employé scanne à son arrivée et lors de son départ un code barre installé au domicile du client. Un moyen pour que ce dernier ne paye que les heures de travail effectives.
Tous ces services entraînent de fait un coût horaire supérieur à celui d’un(e) employé(e) de maison traditionnel(le). Un prix que les entreprises justifient par la qualité: "Le consommateur est de plus en plus exigeant. Il n’y a plus de place pour l’amateurisme", précise Maxime Aiach. Mais surtout, elles jouent sur un prix à diviser par deux. Car c’est bien les réductions applicables à ces services qui permettent le développement de ces entreprises. Avec une réduction d’impôts de 50% pour les particuliers, l’emploi d’aides ménagères via une entreprise, même légèrement plus cher, reste intéressant: autour de 10 euros de l’heure après déduction fiscale pour un service standard. Attention à ce dernier point car si les prix affichés sont déjà amputés de la déduction fiscale, celle-ci peut n’intervenir qu’au moment de la déclaration d’impôts.
Auprès des pouvoirs publics, les professionnels mettent en avant les avantages économiques et sociaux issus de leur branche. Selon eux, leur activité diminuerait le recours au travail au noir et permettrait également d’employer des personnes vulnérables sur le marché de l’emploi. Un argumentaire nécessaire, car les avantages fiscaux qui ont participé au succès de ces entreprises est à double tranchant. Le secteur en est dépendant et une modification de la législation pourrait subitement changer la donne. Mais Maxime Aiach ne s’inquiète pas outre mesure: "Pour un euro investi en remboursement d’impôts, l’Etat récupère 1,90 euro grâce aux emplois générés". A priori, pas de raison de s’inquiéter tant que ce rendement restera positif. D’autant plus que selon la FESP, le secteur pourrait créer plusieurs dizaines de milliers d’emplois dans les années à venir.
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