Non-lieu pour un haut fonctionnaire soupçonné d'espionnage au profit de Pyongyang
Benoît Quennedey, haut fonctionnaire du Sénat soupçonné d'espionnage au profit de la Corée du Nord et mis en examen en 2018 pour "trahison", a bénéficié d'un non-lieu, a-t-on appris jeudi de source judiciaire, confirmant une information du Parisien.
Les juges d'instruction ont rendu leur ordonnance abandonnant les poursuites le 29 avril, selon la même source.
Le ministère public avait également requis un non-lieu, fin 2021.
Benoît Quennedey avait été mis en examen en novembre 2018 notamment pour "trahison par livraison d'informations à une puissance étrangère" et "intelligence avec une puissance étrangère" et placé sous contrôle judiciaire, avec entre autres l'interdiction d'exercer sa profession.
Les enquêteurs cherchaient à savoir s'il avait effectivement fourni des informations confidentielles au régime de Pyongyang.
"La justice vient d’innocenter M. Quennedey, les juges antiterroristes ayant rendu un non-lieu dans cette affaire digne d’une mauvaise série d’espionnage. La prétendue trahison n’était que l’intérêt d’un esprit intelligent et curieux pour des régimes et des populations que l’on traite avec automatisme spectaculaire, sans les étudier", a réagi auprès de l'AFP son avocat Florian Lastelle.
"M. Quennedey retrouve son honneur, son métier, son travail. Ce qu’il ne retrouvera jamais, c’est la sérénité, la joie et les bénéfices de près de quatre années volées par la violation de la présomption d’innocence", a-t-il ajouté, regrettant que le Sénat ait "cédé" à "la pression médiatique" en suspendant son client, un haut fonctionnaire "sans histoire".
Diplômé de Sciences Po Paris et ancien élève de l'ENA, cet homme d'une quarantaine d'années, qui préside l’Association d’amitié franco-coréenne, a publié plusieurs ouvrages consacrés à la Corée du Nord, notamment un essai sur l'économie du régime de Pyongyang.
Jusqu'à sa mise en examen, M. Quennedey était parfois invité par des médias pour parler de ce pays.
Il servait depuis 2003 "l’administration parlementaire du Sénat avec une efficacité et un professionnalisme que ses collègues lui reconnaissent unanimement", selon son conseil.
Au moment de sa mise en examen, il exerçait en tant qu'administrateur de la Direction de l'architecture, du patrimoine et des jardins de la chambre haute du Parlement, chargé de la division administrative et financière.
Suspendu depuis de son poste, le Sénat a confirmé à l'AFP sa "réintégration" à ce même poste.
La Corée du Nord, dirigée d'une main de fer par Kim Jong Un, est frappée d'une série de sanctions par l'ONU car elle poursuit le développement d'armes nucléaires et de missiles balistiques en contravention avec les résolutions de l'ONU.
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