Interview exclusive de Brigitte Bardot : « Je pense que cette pandémie n’est pas arrivée par hasard, ni par un pangolin »

Auteur(s)
Corine Moriou, journaliste pour France Soir
Publié le 18 novembre 2020 - 11:31
Mis à jour le 30 novembre 2020 - 16:35
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Brigitte bardot
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« La planète est ravagée par une démographie incontrôlée et incontrôlable » Brigitte Bardot soutenant le référendum pour les animaux
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Sa parole est rare et libre. Brigitte Bardot, confinée chez elle, n’a pas changé son quotidien. Elle ne quitte plus depuis des années La Madrague, sa légendaire maison à Saint-Tropez. Sans relâche (dimanche compris), l’icône du cinéma français travaille pour la protection des animaux. Elle ne mâche pas ses mots se révoltant contre l’appât du gain et l’ignorance d’une grande partie de l’humanité.

Pensez-vous que la pandémie proviendrait du pangolin acheté sur les étals du marché de Wuhan ? Qu’il s’agit d’un virus qui se serait échappé du laboratoire P4 de l’institut de virologie de Wuhan, ou qu’il y aurait une autre origine ?

Je pense que cette pandémie n’est pas arrivée par hasard, ni par un pangolin (pauvre petit animal encore victime !), peut-être à la suite de manipulations mal surveillées dans un labo, où il se passe tant d’abominables expérimentations, mais ce virus est arrivé à temps avant que la planète n’explose, ravagée par une démographie humaine incontrôlée et incontrôlable. L’être humain n’ayant pour prédateur que lui-même, il se multiplie à l’infini sans aucun contrôle des naissances, il envahit, détruit, ravage, s’infiltre en prédominance sur tout ce qui l’empêche de se multiplier. Le livre de Jean-Claude Hermans « Cinq Milliards d’Hommes en trop » explique avec détails les atroces blessures que tous ces êtres font subir à la planète dévastée.

 

Il y a trop d’hommes, trop d’animaux sur la planète ?

Il y a trop d’humains c’est certain. Il n’y a plus assez d’espèces animales qui hélas disparaissent quotidiennement. L’équilibre est rompu.

 

Cette pandémie derrière nous, les hommes seront-ils moins superficiels, plus solidaires du sort des autres êtres humains, des animaux ? Ou rien ne changera ?

J’ai un réel mépris pour une grande partie de cette humanité déshumanisée qui porte en elle dans ses gènes d’origine toute la cruauté, la barbarie qui ressort actuellement, malgré ce que la « civilisation » a essayé de contraindre. Rien ne changera, l’appât du gain sera le plus fort, la cupidité, la bêtise et l’ignorance rendront le monde fou.

 

La fondation Brigitte Bardot a-t-elle de nouvelles priorités depuis le premier confinement ?

Ma fondation continue à sauver toutes les espèces d’animaux mises en péril par le confinement. Nous sommes actuellement responsables de la vie de près de 7 000 animaux toutes espèces confondues. C’est un sacerdoce qui demande à mes équipes un courage hors du commun.

 

Vous préconisez la fermeture des animaleries au profit de l’adoption. En ce moment, peut-on adopter des chats et des chiens dans vos refuges ?

Les animaleries sont un commerce de honte ; les pauvres animaux qui viennent des pays de l’Est ou des forêts amazoniennes ou indiennes ne s’adaptent pas aux cages et aux traitements carcéraux qu’on leur fait subir pour du fric ! Ils meurent par milliers. C’est scandaleux. Sur rendez-vous téléphoniques, il est possible d’adopter nos chiens et chats, mais nous sommes extrêmement rigoureux quant au suivi.

 

Vous avez rencontré Emmanuel Macron en juillet 2018, à sa demande. Sans réponse de sa part, vous lui avez écrit à plusieurs reprises, l’avez « engueulé ». Où en êtes-vous avec le Président ?

Ne me faites pas perdre mon temps avec Macron. Il protège les chasseurs, leur octroie des avantages que l’Union européenne réprouve.

 

Quelles sont les cinq mesures urgentes pour la cause animale que vous souhaiteriez voir adopter en France afin que notre pays ne soit plus parmi les mauvais élèves de l’Europe ?

Depuis 47 ans je demande que les sacrifices d’égorgements Rituels Halal et Casher ne bénéficient plus d’une dérogation autorisant cette mort lente extrêmement douloureuse qui ne fait qu’envahir les abattoirs alors que les lois françaises et européennes EXIGENT que les animaux soient ETOURDIS avant le couteau. C’est scandaleux que des Musulmans imposent leurs traditions à un pays comme la France qui a tous les moyens modernes pour que la mort ne soit plus une torture, un supplice.

Depuis 47 ans je demande aussi l’abolition de l’hippophagie en France. Qu’on arrête enfin de manger du cheval, cet animal qui comme le chien est si proche de l’homme, a aidé les hommes à survivre jusqu’à l’arrivée du moteur. 

Depuis 47 ans je demande l’arrêt des élevages concentrationnaires, des atroces conditions de vie des cochons coincés dans des barreaux de contention où ils ne peuvent même pas se tourner, les poules encagées par dizaines dans des espaces de 30 sur 20 cm qui pondent dans une gouttière électrique, qui ne voient jamais le jour, mais qui supportent jour et nuit la lumière artificielle qui leur permet de pondre et de repondre jusqu’à épuisement, c’est alors l’abattoir.

Depuis 47 ans je demande l’arrêt définitif des élevages d’animaux à fourrure -visons, renards, lapins - qui supportent un enfer, encagés dans des conditions inhumaines, atroces.

Depuis 47 ans je demande aussi l’arrêt des oies et canards destinés au foie gras, cette torture qu’on leur fait subir.

STOP, STOP !!!

 

Ils sont 141 parlementaires à soutenir une loi instaurant un référendum pour les animaux. Pas loin d’un million de citoyens soutiennent aussi ce projet de référendum dont des célébrités (Juliette Binoche, Lambert Wilson, Pascal Obispo…) et des patrons médiatiques (Xavier Niel, Marc Simoncini, Jacques-Antoine Granjon). Le compte n’est pas atteint puisqu’il faut qu’au moins 185 parlementaires et 4,7 millions de personnes s’engagent. Cela vous semble-t-il jouable ?

Il nous manque l’autorité d’un Président conscient de toutes les souffrances inutiles, un Président qui mette un terme définitif à toutes les atrocités que subissent les animaux. Ce n’est pas difficile, mais il faut avoir le cœur et l’envie de donner un bel exemple au monde.

 

En dehors du Parti animaliste, quels sont les partis politiques, les personnalités politiques, les artistes ou journalistes qui défendent le mieux, selon vous, la cause animale en France ?

Il y a un public important révolté par toutes ces abominations que laisse faire le gouvernement. C’est par le peuple qu’on arrivera à faire évoluer les choses.

 

Comment organisez-vous vos journées ? Quelle est votre journée type en ce moment ?

Je travaille pour ma Fondation tous les jours même le dimanche comme aujourd’hui. Il n’y a que ça qui me permette de survivre.

 

Vous semblez assez solitaire dans votre maison de la Madrague à Saint-Tropez.

Je fuis les êtres humains, j’aime travailler seule entourée de mes animaux dans une nature vraie et sauvage.

 

Une ONG très active en France et dans 70 pays  

Créée en 1986 par Brigitte Bardot, et reconnue d’utilité publique en 1992, la Fondation Brigitte Bardot (FBB) emploie aujourd’hui 130 salariés répartis entre son siège et ses trois refuges situés à Montpon (Eure), à Bazoches (Yvelines) et à La Mare Auzou (Normandie).

La FBB est une ONG qui a pour mission la protection de l’animal domestique et sauvage en France et à l’international. Le Dalaï Lama est membre d’honneur. Elle apporte une aide importante aux refuges, mène des actions de sauvetage d’animaux maltraités, des campagnes de stérilisations d’animaux errants, des opérations de lobbying, des combats juridiques contre la maltraitance…

Les ressources de la Fondation s’élèvent à 21,6 millions € en 2018 dont 16,7 M€ de legs et 2,2 M€ de dons. 83 % des ressources sont attribuées à l’aide directe aux animaux, 5% pour les frais de fonctionnement et 12% pour les frais de recherche de fonds.

La Fondation accueille 3 000 animaux dans ses refuges, 4 000 sont placés dans 116 pensions ou familles d’accueil. Elle verse des aides à des particuliers en difficulté (1 300 chiens et chats) et à 224 associations pour des soins vétérinaires et alimentaires. La FBB bénéficie d’un réseau actif de 75 000 donateurs et de 600 délégués et enquêteurs à travers toute la France. Les ressources de l’association sont utilisées pour 91% en France et 9 % à l’étranger dans 70 pays.

La FBB soutient le référendum pour les animaux. www.referendumpourlesanimaux.fr. Tout citoyen peut d’ores et déjà signer en faveur du référendum sur le site.

Fondation Brigitte Bardot 28, rue Vineuse 75116 Paris Tél. : 01.45.05.14.60

www.fondationbrigittebardot.fr     fbb@fondationbrigittebardot.fr

 

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