Covid-19 : discours d'Emmanuel Macron. Un chiffre 400 000 !
TRIBUNE : Monsieur Macron, Monsieur le Président,
Si nous devions retenir un chiffre de votre discours ce serait celui de « 400 000 morts supplémentaires si l’on ne fait rien ». Vous utilisez ce chiffre comme étant la base d’une analyse pour en tirer des conséquences pour la Nation. Le confinement, version deux de la restriction des libertés, est donc suspendu à un chiffre.
En tant que président, le pouvoir vous est conféré par le suffrage universel (66% des Français vous ont élu démocratiquement) sous contrôle des deux chambres. La loi d’urgence a suspendu ce contrôle, vous conférant ainsi une position quasiment unique sous la 5ème république.
En mars 2020, nos libertés avaient été suspendues à une estimation de « 300 000 à 500 000 morts. A ce jour 35 785 de nos concitoyens ont perdu la vie avec la Covid. En mars, ayant écouté vos mots, et malgré la sidération des mesures, les Français se sont pliés avec discipline à ce premier confinement dont l’efficacité reste à démontrer. A ce jour les décès représentent moins de 10% des estimations. Ce « résultat » pourrait être imputé aux mesures sanitaires prises cependant la France ne se trouve pas parmi les meilleurs élèves dans la gestion de la crise, et certains pays ont eu des taux de mortalité bien plus faibles avec des mesures moins liberticides.
Hier, vous avez annoncé un second chiffre : « 400 000 morts si l’on ne fait rien ». D’où sort cette estimation de 400 000 décès ? Serait-ce comme celle de mars, une estimation issue de l’analyse de Big Data au service de Big Pharma ? Ce chiffre est fondé sur des calculs théoriques dont on ne connaît pas la source et qui ne font pas l'objet d'un débat contradictoire. Devons-nous vous remettre notre liberté comme un blanc-seing sans explication ?
La prolongation de l'état d'urgence et la suspension des libertés publiques que vous promulguez doit s’accompagner d’une explication plus approfondie et être mise en perspective avec l'intérêt de la Nation française.
En droit quand un magistrat prononce une sanction de privation de liberté celle-ci est assujettie à une ou plusieurs causes normalement bien étayée(s) factuellement avec charge de la preuve à la partie qui porte l’accusation. L’inversion de la charge de la preuve est souvent une cause de nullité. 400 000 cela peut paraitre à la fois peu et beaucoup à la fois
Monsieur le Président, le principe de précaution prévaut dans les deux sens. Vous demandez à vos compatriotes qu’ils remettent entre vos mains leur liberté de manière temporaire, la charge de la preuve de ce chiffre hypothétique de 400 000 décès ne peut pas leur incomber en plus. Celle-ci vous incombe, c’est une obligation légale prévue à l’article L3131-13 du code de la Santé publique, aussi il ne pourra être opposé le secret défense même si vous considérez que nous sommes en guerre.
BonSens.org
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